Le point sur la rencontre de cinéastes engagés et d'un jeune public fervent à Jihlava

Photo: www.dokument-festival.cz
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Dimanche 30 octobre a pris fin la 9e édition du Festival international du film documentaire de Jihlava, le plus important événement du genre en Europe centrale. Il a réuni quelque 1500 spectateurs ainsi que de grands noms du cinéma tchèque et étranger et présenté des centaines de films, dont plusieurs premières mondiales.

Jean-Pierre Rehm et Naomi Kawase,  photo: CTK
Le festival de Jihlava a pour but de promouvoir le cinéma centre-européen dans le monde. Il s'intéresse au cinéma documentaire d'auteur, bien ancré dans la réalité d'aujourd'hui, qui met souvent en scène des gens ordinaires qui témoignent, un peu malgré eux, de l'époque dans laquelle ils vivent. On trouve alors parmi les films primés un documentaire du réalisateur hongrois Zsigmond Deszö sur une femme célibataire de quarante ans vivant à la campagne avec ses parents dont elle n'arrive pas à se détacher. Ou encore un nouveau film de la cinéaste tchèque renommée Helena Trestikova, qui a suivi, pendant 25 ans, la vie de six couples différents.

Jean-Pierre Rehm, qui est à la tête du Festival international du documentaire de Marseille, a été membre du jury international à Jihlava. Y a-t-il une comparaison à faire entre les deux festivals ?

« Je pense qu'il y a toujours des comparaisons à faire entre tous les festivals. En réalité, je découvre Jihlava... Ce qui apparaît, c'est qu'il y a des tailles à peu près comparables. Je pense aussi qu'un de nos objectifs communs, à l'égard du documentaire, c'est de ne pas se contenter des choses standardisées, mais d'essayer de trouver des expressions singulières. Il y a un certain nombre de festivals en Europe qui sont énormes, et ce n'est ni le cas de Marseille, ni le cas de Jihlava, donc si vous voulez, même si nos tailles ne sont pas exactement les mêmes, je crois que nos intérêts sont tout à fait comparables. »

Dans une des sections parallèles, le festival de Jihlava a mis à l'honneur le cinéaste français Jean-Luc Godard. Un de ses collaborateurs, le cameraman tchèque Stepan Benda, membre du jury lui aussi, a partagé avec les festivaliers ses souvenirs du tournage de « L'Allemagne neuf zéro », un film réalisé par Godard au moment de la chute du mur de Berlin. Stepan Benda :

« Oui, j'ai assisté au tournage de ce film comme opérateur, mais comme beaucoup de gens le savent, notamment en France, Godard est, lui-même, un excellent opérateur. Donc j'ai été plutôt son assistant... Aujourd'hui, quinze ans après la chute du mur de Berlin, je dis que c'est le meilleur film sur la réunification de l'Allemagne qui ait été fait ! Jean-Luc Godard en sait beaucoup sur l'histoire, la littérature et la philosophie allemandes et ce film, c'est en fait une sorte de réflexion ou... peut-être de méditation à ce sujet-là. Il s'interroge sur le passé de l'Allemagne, sur la période du IIIe Reich, etc...Mais en même temps, il se pose la question de l'avenir du pays. C'est un film intellectuel, qui fait réfléchir... un film que j'ai toujours voulu faire. »

Retour sur le Festival du documentaire de Jihlava dans nos prochaines émissions.

Auteur: Magdalena Segertová
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