Les relations demeurent tendues entre le Château et le cabinet

Le Président Vaclav Klaus
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La remise de hautes distinctions d'Etat et un discours présidentiel : tels ont été, cette année encore, les deux points forts des cérémonies qui se sont déroulées à l'occasion de la fête nationale qui incombe traditionnellement au 28 octobre. Si le choix de plus d'une vingtaine de personnalités décorées a été assez bien accueilli, le discours prononcé par le président Vaclav Klaus a provoqué des réactions qui n'étaient pas toutes positives. Alena Gebertova.

L'indépendance nationale et les libertés démocratiques en République tchèque sont-elles menacées ? La question s'impose à la lumière du discours que Vaclav Klaus a prononcé, vendredi soir, au Château de Prague. C'est en effet une mise en garde devant ces prétendus « dangers » qui semble être l'un de ses messages clés. « A mon sens, les orientations nationale et européenne qui tendent vers un dirigisme de plus en plus prononcé, vers des réglementations, des règlements et des interdictions, ne profitent pas au pays », a dit le président tchèque. Autant d'interventions, pour lui, qui limitent la liberté de l'individu. Et le président d'appeler à ce que « la République demeure un espace de liberté favorable à une application du principe civique, espace dans lequel la démocratie ne dégénère pas en post-démocratie... » Le président Klaus a évoqué aussi les « grands thèmes de notre société » qui ont été cette année à la une de l'actualité, dont l'intervention policière brutale contre une rave party ou la privatisation de la société Unipetrol, et qui tomberaient - pas explicitement - sur le dos de la social-démocratie au pouvoir.

Le Premier ministre Jiri Paroubek,  photo: CTK
Le discours, dans lequel le président Klaus a en outre évoqué les contextes historiques du 28 octobre, date de la fondation du premier Etat tchécoslovaque, est considéré comme équilibré par les représentants de l'ODS. En revanche, il semble encore approfondir les litiges qui marquent, ces derniers temps, les relations entre le président et le Premier ministre, Jiri Paroubek. Ce dernier estime de concert avec ses confrères du parti social-démocrate qu'il s'agissait d'un discours trop politique voire électoral, plus que d'un discours approprié à une occasion solennelle. Pourtant, dans son éditorial de ce lundi, le quotidien Lidove noviny écrit que « l'on a déjà pu entendre des interventions de Vaclav Klaus plus agressives, plus aiguës et s'adressant plus concrètement ».