Les sangliers ont envahi les forêts tchèques
Les gardes-chasse, les chasseurs et les agriculteurs sonnent l'alarme : les sangliers envahissent la Tchéquie.
Les sangliers dévastent récoltes et jardins, liquident des chevrettes. Des collisions avec des sangliers sont à l'origine d'accidents de la route... Auparavant habitants plutôt discrets des forêts et des champs, les bêtes noires semblent sortir de l'ombre pour poser de graves problèmes et pour faire parler d'eux plus souvent que jamais. L'explication est simple : il y a trop de sangliers sur le territoire tchèque. Selon certaines estimations, ils seraient aujourd'hui trois fois plus nombreux qu'il y a trois ou quatre ans. Les experts affirment qu'un tel surpeuplement de sangliers a été constaté la dernière fois dans les pays tchèques sous Marie-Thérèse, qui régnait dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. C'est elle-même qui avait alors décidé de confiner les sangliers dans des réserves, décision qui a fait que, jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, les sangliers ont représenté une espèce rare dans les forêts tchèques. A présent, et depuis la seconde moitié du XXe siècle déjà, les sangliers vivent librement dans la nature.« C'est la catastrophe », se plaignent les agriculteurs face aux dégâts causés par les sangliers au niveau des cultures, du colza et du maïs notamment. Il s'agit aussi de dégâts au niveau des arbres et des arbustes ; moins sauvages que jadis, les sangliers osent s'approcher des habitations, entrer dans les jardins. Le problème touche également Prague. Les pénétrations répétées des bêtes noires dans le fameux jardin botanique de Troja en sont un exemple des plus spectaculaires.
Faire face au surpeuplement des sangliers et aux dégâts que cela génère est difficile. D'autant que le gibier bénéficie de conditions idéales en pleine nature où il n'est plus confronté à ses ennemis naturels - loups, ours ou lynx. Des actions de chasse intense se présentent comme l'unique arme de leur élimination, mais restent peu efficace compte tenu de l'ampleur du phénomène.
Faut-il craindre les sangliers ? Les forestiers rassurent que ceux-ci ne représentent aucun risque pour l'homme... tout en ajoutant quelques recommandations sur ce comment se comporter en cas de tête-à-tête imprévu avec la bête.