Des lycéennes tchèques à Nîmes

Lycée Alphonse Daudet de Nîmes
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Chaque année, le lycée Alphonse Daudet de Nîmes accueille une douzaine de lycéennes tchèques, sélectionnées parmi les meilleurs élèves francophones du pays grâce à un concours national. Cette section tchèque existe depuis 1924, elle accueillait auparavant les garçons, qui sont maintenant à Dijon, et depuis 1990 donc, les filles. Elles viennent à Nîmes pour trois ans et suivent le même cursus que leurs petits camarades français. Irena Janakova, élève de cette section entre 1996 et 2000 et aujourd'hui étudiante en psychologie à Brno, raconte à Emmanuelle Jammet-Decaix son expérience de lycéenne en France.

Comment se passe le concours, la sélection ?

Au premier concours, on était une trentaine, d'après ce que je me rappelle, et après, une dizaine était convoquée à l'oral, et là, c'était un entretien, ce qu'on faisait, ce qu'on voulait faire, comment on s'imaginait la vie à Nîmes, si on pensait surmonter tout ce qui nous attendait là-bas.

Comment se sont passées tes trois années à Nîmes ?

Bien sûr le début c'était difficile, parce que même si auparavant j'avais fait deux ans de lycée à Brno, et que la deuxième année déjà, l'enseignement était en français, c'était quand même différent. En France il fallait suivre le rythme des Français, je me souviens qu'au début j'avais mal à la tête à la fin de la journée de toujours faire attention, d'écouter, de me concentrer.

Est-ce-que tu as pu nouer des liens avec tes camarades français?

J'ai rencontré des gens très sympathiques, je trouve que les Francais à Nîmes étaient chaleureux et accueillants, parce que plusieurs fois il m'est arrivé qu'une camarade de classe par exemple me dise, viens, tu peux venir manger à la maison. En plus, j'ai rencontré une famille qui est vraiment devenue une famille d'accueil pour moi, avec qui j'ai passé mes dimanches. C'étaient des moments importants pour ne pas toujours être entre quatre murs à étudier et réviser.

Tu as passé ton bac là-bas, est-ce-que tu peux nous raconter comment ça s'est passé?

Finalement, ça c'est bien passé mais la préparation était dure, car c'est très différent du système tchèque, chez nous on choisit quatre matières pour lesquelles on passe le bac, alors que là il fallait se préparer dans toutes les matières.

Quel a été le parcours des filles tchèques qui sont venues a Nîmes ? En général, les filles rentrent en République tchèque, parce que ce n'est pas facile de trouver une bourse pour continuer les études en France, en plus le but de la section ce n'est pas de rester en France, de s'installer en France, c'est de revenir en République tchèque et de continuer à répandre la culture française, puis de continuer à avoir des relations avec la France, mais pas de rester en France.

Auteur: Emmanuelle Jammet-Decaix
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