Les cents jours de Jiri Paroubek : une étoile qui ne cesse de monter

Prime Minister Jiri Paroubek
0:00
/
0:00

Ce 2 août, cent jours se seront écoulés depuis la nomination de Jiri Paroubek Premier ministre de la République tchèque.

D'abord peu connu du large public, il figure aujourd'hui en tête du Top Ten des représentants politiques tchèques. Et son étoile ne cesse de monter. Dans un récent sondage, près de 60 % des personnes interrogées ont affirmé lui faire confiance. Aussi la cote du Parti social-démocrate s'est-elle considérablement élevée, ces derniers temps. Pourtant, il y a encore à peine trois mois de cela, le principal parti gouvernemental vivait une profonde crise provoquée par le scandale autour des finances du jeune chef de gouvernement d'alors, Stanislav Gross, et de son épouse.

S'interrogeant sur les causes de la popularité de Jiri Paroubek, politologues et observateurs l'attribuent le plus souvent au fait qu'il a réussi à stabiliser la situation au sein de la social-démocratie et du cabinet de coalition. La force et l'intransigeance qu'il affiche en affrontant les problèmes et les conflits, bref son côté « action », semblent également plaire aux gens.

Le camp adversaire et une partie des médias prétendent que Paroubek « donne seulement l'illusion » de faire quelque chose. D'autres, en revanche, apprécient qu'il n'hésite pas à prendre des risques et des décisions peu populaires : on mentionnera ses intentions d'indemniser symboliquement les Allemands des Sudètes antifascistes ou de créer un lieu de piété à la mémoire des Roms internés pendant la guerre à Lety, ou encore son aval pour l'intervention contre la CzechTek de fraîche date.

En ce qui concerne la politique étrangère, on notera en premier lieu que le coeur de Jiri Paroubek bat du côté de la ratification du Traité constitutionnel européen. Un point qui l'oppose au président Vaclav Klaus qui perçoit ce dernier comme un « document mort »... Ses voyages au Japon et en Chine et ses rencontres avec ses homologues britannique, allemand et russe complètent le bilan du volet « étranger » de Jiri Paroubek.

Les sociaux-démocrates espèrent que les sympathies pour Paroubek ne représentent pas un phénomène passager et qu'elles perdureront jusqu'aux élections législatives, en juin prochain. Dans cette logique, beaucoup veulent qu'il remplace Stanislav Gross, figure compromise et désormais effacée, à la tête du parti social-démocrate... Pour Jiri Paroubek, visiblement satisfait et sûr de lui, l'heure est à l'optimisme : il n'a pas d'autre objectif que celui de conduire la social-démocratie à une nouvelle victoire aux prochaines législatives. La tâche s'annonce difficile, car, en dépit du « phénomène Paroubek », les intentions de vote sont nettement plus favorables au principal parti de droite en opposition, l'ODS...