Le 12 août 1881, le Théâtre national était consumé par les flammes
Construit grâce à une grande collecte nationale, le Théâtre national de Prague a été ravagé par un incendie deux mois à peine après son inauguration. Un événement considéré alors comme une « catastrophe nationale ».
En cet après-midi du 12 août 1881, les ouvriers finissent d’installer des paratonnerres sur le toit du Théâtre national. En fin de journée, ils arrosent d’eau une poignée de charbon incandescent avant de déverser le tout dans la gouttière. Vers cinq heures de l’après-midi, il se met à pleuvoir. Mais à ce moment-là, plusieurs témoins aperçoivent déjà une fumée s’échappant du bâtiment, et bientôt des flammes.
Parmi les premières personnes à tenter d’éteindre l’incendie sur le toit, se trouvait le sculpteur Bohuslav Schnirch dont les chars antiques décorent toujours le Théâtre aujourd’hui. Mais de fortes rafales de vent alimentent les flammes et différents incidents contribuent à propager le feu dans l’ensemble du bâtiment. A une époque où les tensions nationales étaient importantes, certains ont cru voir dans le sinistre l’œuvre de Pragois de la minorité germanophone, chose qui n’a jamais été prouvée.
L’incendie a détruit la toiture, mais aussi la scène et la salle de spectateurs, de même que tous les décors prévus pour la première de l’opéra Libuše de Smetana. Le vestibule, le foyer, les loges, mais aussi les archives et les bureaux ont été épargnés. Les pompiers sont également parvenus à sauver des flammes de nombreuses œuvres d’art.
Malgré la contribution d’une société d’assurances, la reconstruction du Théâtre ravagé n’a été possible que grâce à la mobilisation de la population. En quatre semaines, plus d’un million de florins. Deux ans plus tard, le bâtiment était prêt, même agrémenté d’un éclairage électrique. L’architecte Josef Schulz s’est chargé de terminer les travaux. Après un conflit interne, l’auteur du projet initial Josef Zítek a refusé d’être impliqué et n’a plus jamais remis les pieds au Théâtre national.
Le bâtiment a été solennellement inauguré – une seconde fois – le 18 novembre 1883.