L’impression 3D pour restaurer des sculptures endommagées

La restauration de la sculpture de Zdeněk Pešánek par PrusaLab

Comment restaurer des œuvres d’art grâce à l’impression en trois dimensions ? Le défi a été lancé par la Galerie nationale de Prague, qui a approché PrusaLab, le laboratoire de recherche de la marque tchèque Prusa, spécialisée dans les imprimantes 3D.

La sculpture en question, nommée Ležící torzo (Torse couché), a été réalisée par Zdeněk Pešánek pour le pavillon tchécoslovaque de l'Exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne à Paris en 1937.

La restauration de la sculpture de Zdeněk Pešánek par PrusaLab | Photo: Prusa Research

Endommagée par le poids des années, cette œuvre devait être restaurée et l’impression 3D d’une structure adaptée devait permettre de la soutenir et de la manipuler à cette fin.

« Nous avons dû concevoir cette structure car la sculpture était tellement endommagée à certains endroits qu’elle menaçait de rompre. Nous avons opté pour l’impression 3D de plusieurs fragments reliés et vissés entre eux par des tiges. Cette méthode a l’avantage d’être moins coûteuse et de prendre moins de temps que d’autres. Nous avons utilisé pour le concept le scan en 3D de la sculpture effectué avant le début des travaux », explique le restaurateur Vojtěch Verner.

En soustrayant la forme de la sculpture (sous la forme d'un scan 3D) de la structure de support modélisée, la surface intérieure des deux entretoises a pu être conçue pour correspondre au relief de la sculpture.

Plusieurs institutions prestigieuses en Europe, dont Le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France ou l’Opificio delle Pietre Dure de Florence, misent déjà sur l’aide de l’impression 3D pour restaurer certaines leurs œuvres.

Les restaurateurs tchèques ont la chance de pouvoir coopérer en la matière avec l’un des principaux acteurs de l’impression 3D en Europe, Josef Průša, fondateur de Prusa Research et encore remarqué et décoré récemment pour sa contribution à la lutte contre la pandémie avec l’impression de matériel de protection pour soignants et autres.

Josef Průša | Photo: Prusa Research

Déjà connu dans une bonne partie du monde grâce à ses innovations, le Tchèque a commencé il y a tout juste 10 ans quand il était encore étudiant :

« J’ai découvert les imprimantes 3D sur Internet et j’ai trouvé ça vraiment super intéressant. J’ai fabriqué ma première imprimante et je n’ai pas cessé de l’améliorer ensuite. Quand vous avez la possibilité de créer n’importe quoi avec une imprimante 3D, vous apprenez à penser aux objets en tant que tels, à ce qui peut être amélioré. Mon imprimante 3D est la meilleure à avoir été créée jusqu’à présent dans la communauté de l’open source. Mais je continue à travailler dessus, je passe mon temps à la fignoler. Toutes les semaines, j’améliore quelque chose. »

Josef Průša a été désigné entrepreneur tchèque de l’année en 2021. Cette semaine il fait partie de la délégation accompagnant à l’Expo universelle de Dubaï le nouveau ministre tchèque de l’Industrie Jozef Síkela.