Exposition « Toyen, Štyrský et le livre tchèque » : la richesse de la traduction tchèque du français dans l’entre-deux-guerres
Au Centre tchèque de Paris, une exposition intitulée « Toyen, Štyrský et le livre tchèque » présente l’univers graphique des deux artistes du mouvement surréaliste à travers une sélection de leurs illustrations de livres tchèques traduits du français. Au micro de Radio Prague International, l’historien et commissaire de l’exposition Antoine Marès présente cet abondant ensemble d’ouvrages qui sera exposé jusqu’au 24 juillet 2022.
« C’est une exposition qui est complémentaire de l’exposition qui a lieu au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, qui s’intitule « Toyen, l’écart absolu » et dont la commissaire principale est Annie Le Brun. Ici, nous sommes plutôt dans un registre plus modeste, celui des livres que Toyen et Štyrský ont illustrés, surtout dans l’entre-deux-guerres, et des livres consacrés aux traductions de la littérature française. »
A savoir au travail de ce duo Štyrský-Toyen ?
« Essentiellement, parce que leurs œuvres ont été très intimement liées. Ils sont venus à Paris à plusieurs reprises. Sous la Première République tchécoslovaque, les artistes tchèques avaient un tropisme français très fort. Ils y ont passé pas mal de temps. Comme vous le savez, Toyen a finalement décidé, en 1947 – c’est-à-dire un an avant la prise du pouvoir par les Communistes – de s’exiler en France. »
Avez-vous des œuvres préférées parmi celles qui sont présentées, que ce soit au Centre tchèque ou au Musée d’Art Moderne?
« Dans le livre, c’est évidemment la poésie qui est au centre et qui suscite le plus d’inventivité de la part de Toyen et de Štyrský – et d’André Breton, bien sûr, puisqu’ils ont été liés. Breton considérait d’ailleurs Toyen comme l’une des grandes artistes de son temps. Il y avait un écho très fort entre les deux. »
Il y a un engouement pour Troyen ces dernières années. Evidemment, cela est dû à cette grande exposition qui a d’abord été présentée à Prague, puis à la Kunsthalle de Hambourg, et qui arrive maintenant à Paris. Cela vous surprend-il ?
« Non, pas du tout. Je pense que Toyen n’avait pas besoin d’être réhabilitée parce qu’elle est déjà fortement présente dans l’espace français. Mais il est vrai que depuis les années 1980, il y a eu toute une série d’expositions en France. Je pense notamment à une grande exposition qui avait eu lieu à Saint-Etienne. Cette reconnaissance me semble tout à fait fondée, parce que Toyen était sous-estimée. »
Plus d’informations : https://paris.czechcentres.cz/fr/programme/toyen-styrsky-a-kniha