Foot : la reconversion réussie de l’ancien international tchèque Václav Němeček dans le vin français
Depuis ses trois saisons passées à Toulouse au début des années 1990, l’ancien footballeur international tchèque Václav Němeček est un grand amateur de vin. Une deuxième passion après le ballon rond dont ce parfait francophile continue de faire son métier, près de 25 ans après la fin de sa carrière de joueur. Nous l’avons rencontré dans son bar à vin situé dans le quartier de Vinohrady à Prague.
Vous avez commencé votre carrière à Hradec Kralové (Bohême de l’Est), votre ville de naissance, avant de la poursuivre au Sparta Prague, avec qui vous avez remporté cinq titres de champion de Tchécoslovaquie, puis au Toulouse Football Club. Qu’est-ce qui vous a incité à partir jouer en France ?
« À l’époque, j’avais eu une proposition de Kaiserslautern en Bundesliga (en Allemagne), mais le club n’y a finalement pas donné suite. J’avais une autre proposition de Toulouse, où les gens étaient plutôt sympathiques. J’avais rencontré personnellement le président du club, Marcel Delsol, à Prague. C’est comme cela que j’ai finalement signé là-bas, où j’ai été très heureux. »
Qu’avez-vous apprécié en France ?
« L’ambiance, tout le personnel, les joueurs... Toute l’équipe était ouverte, et j’ai gardé beaucoup de liens d’amitié jusqu’à aujourd’hui. »
Et c’est donc de là que provient votre passion pour le vin ?
« Chez nous, la bière est davantage appréciée. Avec mes anciens coéquipiers, comme Alain Casanova et Anthony Bancarel, j’ai découvert de très bons vins de France. Petit à petit, c’est devenu une passion et même mon métier. »
Quelles sont vos régions viticoles préférées ?
« J’aime Bordeaux, qui n’est pas loin de Toulouse. J’aime aussi beaucoup les vins autour de Toulouse comme Gaillac et Cahors. Comme beaucoup de Tchèques, j’apprécie le vin blanc et j’admets avoir une préférence pour le Chablis et le vin d’Alsace. »
Après votre carrière de footballeur international, vous êtes de retour à Prague. Que faites-vous actuellement ?
« Je suis titulaire d’une licence d’agent FIFA. Je travaille donc avec les joueurs et certains clubs. Le football reste ma passion depuis toujours, et j’ai beaucoup de connaissances dans le métier. Mais je travaille également pour la société d’un ami en tant qu’importateur de vins étrangers. »
Votre goût pour le vin français est donc toujours là…
« Oui ! Cela m’offre la possibilité de déguster des vins d’appellation que je ne connais pas encore. Enfin, il n’y en a plus tant que cela, car j’en ai déjà pas mal dégusté depuis trente ans. Le temps passe très vite... »
Qu’est-ce qui vous a donné envie de poursuivre votre carrière dans le vin ?
« Mes amis m’ont persuadé de rester dans le vin parce qu’ils avaient besoin de conseils pour en acheter. J’aime beaucoup ce domaine et en apprendre toujours davantage. Je lis beaucoup de livres sur le vin. C’est d’ailleurs comme cela que j’ai commencé à apprendre le français. »
Quels sont les pays et régions françaises les plus représentées dans vos ventes ?
« Il y a beaucoup de vins italiens. Le prosecco est l’incontestable numéro un des ventes. Le vin chilien se vend aussi très bien. Nous vendons évidemment du vin français, mais cela dépend des régions. Les prix sont parfois très élevés, c’est pourquoi beaucoup de gens préfèrent un vin plus basique avec un bon prix. »
Vous vendez également du champagne…
« Oui, principalement du Cattier. Je suis très fier de pouvoir le vendre depuis quelque temps et j’espère que cela va continuer. C’est une très belle maison de champagne avec une histoire fabuleuse. J’espère que les Tchèques apprécieront. »
Envisagez-vous de créer de nouveaux partenariats français ?
« Oui, j’ai d’ailleurs déjà quelque chose en tête et j’espère que cela pourra se concrétiser d’ici six mois. »