Foot : entre West Ham et la Fiorentina, première finale de coupe d’Europe à Prague
Pour la première fois dans l’histoire des compétitons européennes de clubs, une finale se tiendra en République tchèque. Ce mercredi soir, le stade Eden, antre habituel du Slavia Prague, accueillera la finale de la Ligue Europa Conférence (C4) entre les Anglais de West Ham et les Italiens de la Fiorentina. Cerise sur le gâteau : trois internationaux tchèques figureront sur la feuille de match.
« C’est la meilleure ville au monde ! » Interrogé par West Ham TV le 18 mai dernier, quelques minutes après le coup de sifflet final de la demi-finale victorieuse contre les Néerlandais de l’AZ Alkmaar, Tomás Souček était bien évidemment ravi de la perspective de retrouver une ville et un stade qu’il connaît mieux que tout autre acteur de cette finale. Et pour cause, avant de rejoindre le club londonien en 2020, le milieu défensif international tchèque a porté les couleurs du Slavia pendant six ans.
« Tous les Anglais vont adorer. Le stade n’est peut-être pas le plus grand, mais il est fantastique. Et les gens ont hâte de nous voir, car depuis que Vladimír et moi avons rejoint West Ham, le club est très populaire. Toute la République tchèque encouragera donc West Ham lors de la finale. »
Son coéquiper tchèque chez les Hammers, Vladimír Coufal, envisage lui aussi cette finale comme une apothéose. Lui-même ancien du Slavia (2018-2020), le défenseur latéral droit prétend qu’il aura pu vendre le stade à lui seul tant les demandes de billets ont été nombreuses :
« Nous avons déjà joué beaucoup de matches difficiles et importants, mais celui-ci a quelque chose d’exceptionnel, c’est un match encore à part. Si nous le remportons, nous pouvons entrer dans l’histoire d’un prestigieux club anglais et soulever un trophée européen. Ce serait formidable. J’ai réussi à obtenir des billets pour environ 35 personnes mais j’en aurais eu besoin de beaucoup plus pour satisfaire tout le monde. La demande a été énorme, mais les personnes les plus importantes pour moi et qui viennent à chaque match seront là. C'est le plus important à mes yeux. »
Auteur du but de la qualification lors de la prolongation du match retour de la demi-finale contre les Suisses du FC Bâle, Antonín Barák (encore un ancien du Slavia !), bien que plus souvent remplaçant que titulaire avec la Fiorentina, sera le troisième international tchèque qui apparaîtra très probablement sur la pelouse ce mercredi.
À l’automne dernier, c’est toutefois de tout autre chose dont rêvaient doucement les supporters du Slavia: voir leur équipe, qui était engagée cette saison en Ligue Europa Conférence, parvenir jusqu’en finale. Las, souvent décevants, les Pragois ne sont pas parvenus à sortir de la phase de groupes. Voir donc à l’œuvre deux anciens joueurs du club sera une petite consolation.
Toutefois, pas plus que les supporters anglais et italiens, qui n’ont eu droit qu’à 4 000 billets (pour chaque camp), les Tchèques ne seront pas plus nombreux dans un stade dont la capacité d’accueil a été limitée à 18 000 places pour l’occasion. Une capacité très largement insuffisante, donc, comme le critique l’ancien défenseur Tomáš Řepka qui, durant sa carrière, a porté le maillot de la Fiorentina et de West Ham, mais aussi du Sparta Prague, pendant plusieurs saisons :
« Le choix du stade pour la finale n’était pas judicieux. Je pense que c’est indigne pour la Fiorentina et West Ham. Et je ne dis pas cela parce que la finale se joue au Slavia, à Eden. À Florence, il y a en moyenne 40 000 supporters, à Londres même 60 000. Imaginez que vous êtes supporter d’un de ces clubs et que vous devez jouer la finale, un événement auquel vous n’aurez peut-être plus jamais l’occasion d’assiter, dans un stade où, même en serrant tout le monde, il n’y a pas 20 000 places... Je pense que c’est indigne. »
En choisissant Prague, un an après Tirana, et le stade d’Eden, qui avait déjà été le théâtre de la Supercoupe d’Europe en 2013 entre le Bayern Munich et Chelsea, l’UEFA a en quelque sorte fait le choix d’un petit stade pour une Ligue Europa Conférence qui est aussi parfois appelée « la plus petite des coupes d’Europe ».
Du coup, en raison de la proximité géographique et du pouvoir d’attraction de Prague, des milliers de supporters des deux camps ont fait le déplacement sans billet. Dès ce mardi, ils étaient déjà nombreux dans le centre historique de la capitale tchèque. Pour les accueillir dans les meilleures conditions possibles et éviter tout incident, deux fan zones ont été installées sur l’esplanade de Letná pour les Anglais et au Parc des expositions (Výstaviště) pour les Italiens.
Autant de mesures qui ne plaisent pas à tous les Pragois, et ce bien que Petr Šedivý, attaché de presse de l’équipe d’organisation de cette finale, assure que tout a été mis en œuvre pour limiter les désagréments :
« Nous sommes conscients que certains résidents peuvent être gênés par les mesures prises et nous nous en excusons par avance. Toutes les parties concernées ont essayé de réduire au minimum l’impact sur la vie quotidienne des Pragois. Dans le même temps, nous avons voulu présenter Prague sous son meilleur jour. Nous pensons avoir pris toutes les mesures nécessaires pour assurer le bon déroulement de la finale, non seulement dans le stade, mais aussi dans l’ensemble de la ville. »
Place donc maintenant au jeu, si possible, et pour les autres, moins amateurs de foot, patience jusqu’à jeudi matin...