Plateforme de Crimée : « Ne pas oublier l'annexion illégale russe qui date déjà de près de 10 ans »
Deuxième sommet parlementaire de la Plateforme de Crimée ce mardi à Prague, une initiative diplomatique du président ukrainien Volodymyr Zelensky conçue comme un mécanisme de coordination et de consultation internationale pour mettre fin à l'occupation de la Crimée par la Russie, qui a commencé il y a presque dix ans déjà.
Ce deuxième sommet parlementaire a été ouvert par les chefs de l’État et du gouvernement tchèques puis par les présidents des deux Chambres du parlement tchèque, à commencer par Markéta Pekarová Adamová, présidente de la Chambre des députés :
« Il y a plusieurs objectifs de cette plateforme qui réunit aujourd’hui plus de 50 pays de tous les continents mais il y a en a qui est selon moi particulièrement important, celui de combattre l’oubli, pour faire en sorte que le problème de la Crimée ne s’efface pas. »
Parmi les participants et orateurs, de nombreux Ukrainiens bien sûr, dont le chef de la Verkhovna rada, Ruslan Stefanchuk mais aussi le président de la Grande assemblée nationale de Turquie Numan Kurtulmus, la présidente de l’Assemblée nationale française Yaël Braun-Pivet ou Bärbel Bas, présidente du Bundestag allemand.
Markéta Pekarová Adamová : « Dans seulement quelques mois nous commémorerons le dixième anniversaire de l’annexion illégale de la péninsule de Crimée par la Russie. Nous pourrions avoir tendance à oublier que cette annexion illégale en 2014 était la première utilisation directe de la force militaire par un État en vue de s’emparer du territoire d’un autre État depuis la dissolution de l’empire soviétique. Nous avons tendance à oublier que ce fait troublant ne nous a pas réveillés de notre rêve de fin de l’Histoire et que le manque de réaction de la part de la communauté internationale et de nos propres pays a été vu par le Kremlin comme un signe de faiblesse. »
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a participé à la réunion par visioconférence. Pour le chef de la diplomatie tchèque, « les spéculations selon lesquelles la Crimée pourrait être négociée sont dangereuses ». « Poutine n’est pas intéressé par certaines parties de l’Ukraine ni par la paix. Il veut détruire l’Ukraine. Il est du devoir du monde démocratique dans son ensemble de l’en empêcher », a ajouté Jan Lipavský.
La présidente de la Chambre basse du parlement tchèque a rappelé que la Crimée avait été « le premier endroit d'où les occupants russes ont commencé à enlever des enfants ukrainiens, avec plus de 4 000 d'entre eux qui ont été emmenés en Russie et au Belarus ».
« La libération de l’Ukraine sera la victoire ultime, pas seulement pour les Ukrainiens mais aussi pour le monde entier et un système basé sur une coopération pacifique », a conclu Markéta Pekarová Adamová.
Ce sommet a coïncidé avec une cyberattaque de grande ampleur contre les sites web du ministère de l'intérieur, de la police et d'autres institutions tchèques. Le groupe pro-russe NoName057 en serait à l'origine selon la société GenDigital, issue de la fusion des fabricants de logiciels antivirus Avast et NortonLifeLock.
Selon cette société, le groupe a également attaqué les sites web du gouvernement tchèque, de la Chambre des députés et du Sénat. Le site du gouvernement était toujours indisponible vers 14h, tandis que les autres sites attaqués étaient opérationnels.