Rugby Europe Trophy : première à domicile réussie pour la Tchéquie
La Coupe du monde finie, le rugby a repris son cours normal avec ses habituelles compétitions nationales mais aussi, pour certains pays, internationales. C’est le cas de l’équipe nationale tchèque qui a nettement battu la Croatie (48-22), samedi à Prague, pour son deuxième match en Rugby Europe Trophy, le troisième échelon de l’élite européenne. Une semaine après une défaite en Suède en ouverture, la Reprezentace a ainsi dignement fêté avec son public son retour à un niveau de compétition plus conforme à son potentiel que celui où elle évoluait ces dernières années. À l’issue du match, son entraîneur Miroslav Němeček a répondu, en français, aux questions de RPI.
Après une entrée en lice manquée dans le Rugby Europe Trophy 2023-2024 à Stockholm, où la Reprezentace, réduite à quatorze, s’est inclinée (37-48), les hommes de Miroslav Němeček avaient à cœur de se racheter contre la Croatie sur la pelouse synthétique du stade Markéta, à Prague. Sous le soleil et devant son public pour la première fois depuis le mois de mai, le promu tchèque s’est largement imposé (48-22) face à une sélection croate aux moyens limités. Un festival offensif, avec un total de sept essais, qui permet aux Tchèques de prendre la tête d’un championnat dans lequel figurent également la Suisse, l’Ukraine et la Lituanie, qui sera leur prochain adversaire, le 25 novembre, de nouveau à Prague.
Opposés à un adversaire en grande difficulté, les Tchèques ont creusé l’écart dès l’entame de match, à sens unique. À la 22e minute, ils menaient ainsi déjà 31-0, grâce à quatre essais inscrits, synonyme de bonus offensif, tous transformés par l’arrière Marin Cimprich, également auteur d’une pénalité. À 36-7 à la mi-temps, l’affaire apparaissait déjà pliée.
Dès le retour des vestiaires, un sursaut d’orgueil permettait néanmoins à la Croatie de mettre son adversaire en difficulté pour la première fois de la partie. Sous pression, la Reprezentace multipliait alors les erreurs et, privée de ballons, encaissait même trois essais supplémentaires. Malgré cela, les Tchèques, qui bénéficiaient déjà d’une confortable avance au tableau d’affichage, parvenaient à inscrire deux essais sur contre-attaque, preuve de leur efficacité offensive, portant la marque à 48-22, score final.
Une victoire bonifiée qui permet à la Tchéquie de prendre provisoirement la tête du Rugby Europe Trophy 2023-2024 avec cinq points et un match de plus que quatre de ses cinq poursuivants. Du coup, c’est très volontiers que Miroslav Němeček, son entraîneur, a accepté de répondre à nos questions sur le bord du terrain sitôt le coup de sifflet final :
Après la défaite en Suède, il était essentiel pour vous de gagner devant votre public. Quel est donc votre sentiment après ce match ?
« La victoire était essentielle, bien sûr, mais nous avions aussi pour objectif, à travers ce match, d’améliorer notre défense. C’est un domaine dans lequel nous n’avons pas été en Suède, ce qui nous a d’ailleurs coûté la victoire. »
On a d’abord cru, en première mi-temps, que ce serait presque trop facile pour votre équipe. Finalement, les débats se sont équilibrés et vous avez encaissé quatre essais. Malgré cela, êtes-vous satisfait de la prestation défensive de votre équipe ?
« On a très bien commencé, c’est vrai, mais en deuxième mi-temps on s’est retrouvés sous pression dès le coup d’envoi. On n'est alors plus beaucoup sortis de notre moitié de terrain, on a perdu des touches et on était constamment sous pression. Malgré tout, je trouve que notre défense a bien marché et nous a permis de gagner le match. »
Après une victoire convaincante comme celle-ci, on suppose que vous devez avoir quelques regrets par rapport au match de la semaine dernière en Suède, où un carton rouge a beaucoup pesé dans le déroulement de la rencontre...
« Oui, bien sûr, le match en Suède nous a servi pour nous améliorer en défense, on savait qu’il nous fallait travailler dessus. C’est toujours comme ça : chaque match perdu peut servir pour autre chose. »
L'objectif pour la fin de saison, c’est la montée en Championship (un championnat où figurent actuellement l’Espagne, la Géorgie, les Pays-Bas, le Portugal, la Roumanie et la Russie) ou ce n’est pas encore d’actualité ?
« On n’en parle pas encore, on prend les matchs les uns après les autres, face à des adversaires qui sont tous plus ou moins dans nos cordes. On est capables de tous les gagner, sauf peut-être celui contre la Suisse, qui sera bien plus difficile que celui contre la Croatie. À part la Suisse, qui est d’un niveau supérieur aux autres équipes, je pense qu’on est capable de gagner tous les matchs et de monter en Championship. »
Après cette large victoire, place désomais à la réception de la Lituanie, le 25 novembre...
« Par rapport à la Croatie, on ne va pas changer beaucoup de choses. J’espère que nous bénéficierons des retours de notre pilier droit, Vladan Diviš, qui était suspendu après son expulsion en Suède, et de notre trois-quart centre Jindřich Kulhavý, qui s’est blessé. Ce sont deux éléments importants pour nous et j’espère donc qu’ils seront prêts. »
Vous n’aviez pas joué devant votre public depuis le mois de mai. Comment se sont passées les retrouvailles et comment avaz-vous trouvé l’ambiance aujourd’hui ?
« C’était super ! On savait qu’après la Coupe du monde, on aurait un nouveau public, on ne voulait donc pas les décevoir, mais je pense qu’ils ont vu un beau match de rugby. »
