Découvrez la région d’Olomouc : Vincenz Priessnitz, fondateur de l’hydrothérapie
Considéré comme le pionnier du thermalisme, du fait d’avoir l’inventé l’hydrothérapie moderne, Vincenz Priessnitz est l’un des natifs les plus célèbres de la région d’Olomouc, dans le nord-est de la Tchéquie.
LIRE & ECOUTER
Au pied du massif de Jeseníky, à quelque 70 kilomètres au nord de la ville d’Olomouc, et non loin de la frontière tchéco-polonaise, se trouve, à 600 mètres d’altitude, la station thermale Lázně Jeseník, fréquentée depuis le XIXe siècle par une clientèle venue de toute l’Europe. A l’époque comme aujourd’hui, on y soigne principalement l’asthme et les maladies respiratoires en général, auxquelles s’ajoutent des maladies cutanées, psychiatriques et des troubles du métabolisme.
Les termes ont été fondées, dans les années 1820-1830, par Vincenz Priessnitz (1799-1851), fils de paysan qui a survécu, à l’âge de 16 ans, à un accident qui allait marquer sa vie, comme nous le raconte Květoslav Krowka, archiviste de la ville de Jeseník:
« Il a été renversé par une calèche et grièvement blessé, ses côtes ont été touchées. À l'époque, le traitement était problématique de notre point de vue, on appliquait des sangsues, des compresses chaudes, etc. Lui, il s’est soigné lui-même de manière complètement différente. Le traitement qu’il allait développer était basé sur l’observation de la nature. Il voyait autour de lui que, par exemple, lorsque le bétail était blessé, le forgeron lavait la plaie à l’eau froide. C’est ce qu’il faisait aussi. »
Utilisant les sources minérales locales pour des bains et des compresses humides, Vincenz Priessnitz s’est forgé, au fil du temps, une réputation de guérisseur dans la région, bien que son traitement était rejeté pendant longtemps par les médecins et les autorités, comme l’explique Jiří Glabazňa, guide à Jeseník :
« Sous la monarchie austro-hongroise, une loi interdisait d’être payé pour des activités médicales sans être diplômé ou formé. Les médecins locaux, qui eux, étaient formés, n’appréciaient guère ce que faisait Priessnitz. Cela a mis au moins vingt ans avant que les autorités autrichiennes lui accordent l’autorisation pour son établissement hydrothérapeutique. C’était en 1838. »
Květoslav Krowka explique comment Vincenz Priessnitz a fait évoluer la médecine naturelle :
« Nos archives abritent 24 certificats délivrés par Priessnitz aux patients. On peut y lire : ‘j’ai été guéri de telle ou telle maladie, je n’ai pris aucun médicament et je n’ai rien payé pour ce traitement’. Nous savons alors exactement quelles maladies Priessnitz soignait et comment. Ce qui est intéressant, c’est qu’il ne se comportait pas comme un médecin classique. Ces cures duraient longtemps et il prenait le temps d’observer ses patients et l’évolution du traitement. Il a jeté les bases de la médecine naturelle telle que nous la connaissons aujourd’hui en établissant un système du traitement hydrothérapeutique, basé sur un diagnostic précis. »
« Le traitement de Priessnitz était long, il durait parfois plusieurs années, donc les thermes accueillaient surtout ceux qui pouvaient se le permettre : la noblesse surtout, venue de l’actuelle Pologne et d’Ukraine, ainsi que d’Allemagne. Parmi les célèbres curistes on cite par exemple l’écrivain russe Nicolas Gogol ou, plus tard, le ministre Jan Masaryk et sa sœur Alice Masaryková. »
Vincenz Priessnitz est mort en 1851 à l’âge de 52 ans, un peu paradoxalement des suites d’un rhume sévère. Ses successeurs ont repris la gestion des thermes Lázně Jeseník dont les établissements d’hydrothérapie continuent à accueillir une clientèle tchèque et étrangère : à présent, celle-ci se fait soigner au Spa Priessnitz qui s’inspire de la médecine naturelle prônée par le pionnier du thermalisme moderne.