Alexis Dutertre quitte le palais Bucquoy pour rejoindre l’Élysée et Emmanuel Macron
L’ambassadeur de France à Prague quitte son poste un peu plus tôt que prévu pour rejoindre l’équipe de conseillers du président Emmanuel Macron. Avant de recevoir lundi la médaille du mérite diplomatique des mains de Jan Lipavský, ministre tchèques des Affaires étrangères, Alexis Dutertre a répondu aux questions de RPI.
Jusqu'à quand êtes-vous l'ambassadeur de France à Prague et que ferez-vous ensuite ?
Alexis Dutertre : « Je suis ambassadeur de France en République tchèque depuis le 11 octobre 2020 et ma mission prendra fin le 10 janvier 2024. Je quitterai Prague au lendemain de la visite de la ministre de la Transition énergétique. Je travaille donc jusqu'au bout, après la visite du président Pavel à Paris le 20 et le 21 décembre, et puis pour nos intérêts et nos objectifs. Ma mission devait se terminer au mois d'août prochain, elle est un peu écourtée puisque je vais rejoindre la présidence de la République pour être le conseiller chargé des affaires européennes du président Macron. »
On va y revenir dans un instant. La dernière fois que nous nous sommes rencontrés, je vous avais demandé de choisir une personnalité qui vous avait marqué depuis votre arrivée à Prague. Pourriez-vous en choisir deux dans les sphères politique, culturelle ou sportive qui vous ont marqué et que vous avez rencontrées peut-être dans ce salon du palais Bucquoy ou ailleurs ?
« Alors, je vais rester fidèle et je vous avais dit que l'une des personnalités qui m'avait le plus marqué était Václav Malý, parce que c'était aussi à l'époque un jeune dissident qui a participé au petit-déjeuner organisé à la demande du président Mitterrand avec les dissidents, il y a trente-cinq ans. Ce n'est pas tous les jours qu'on a la possibilité de rencontrer ce type de personnalités. J'ai eu la chance de rencontrer plein de personnalités assez formidables, que ce soient des plus jeunes ou des plus âgées, et, évidemment, pour moi, ce qui est difficile, c'est d'en choisir. J'ai été marqué récemment parce que Karel Schwarzenberg nous a quittés.
J'avais eu le plaisir de le recevoir ici au printemps dernier pour un déjeuner en tête-à-tête et j'avais été frappé par sa hauteur de vue et son sens de l'État, son sens historique de ce qu'est profondément la République tchèque, la Bohême, ses forêts, sa musique, son goût pour les ingénieurs, pour la bière, pour une âme tchèque. Donc, bien sûr, je pourrais citer plein de personnalités, mais en cette fin d'année, je pense à ceux qui nous ont quittés.
Et puis, évidemment, on ne peut pas ne pas évoquer la tragédie du 21 décembre, qui je crois nous a tous bouleversés parce que c'est aussi une réalité française et une réalité européenne en République tchèque : le dynamisme des universités. L'Université Charles a été fondée en 1347, c'est l'une des plus vieilles universités d'Europe. C'est ce qui fait que la Tchéquie n'est pas à l'Est. Elle est au cœur de l'Europe. Elle est depuis toujours une nation du centre de l'Europe et peut-être que ce qui est l'un des liens les plus anciens en Europe, c'est ce lien du savoir, de l'humanisme, de l'université, et je crois que tous les Tchèques ont été bouleversés par cette fusillade qui a causé quatorze morts, fait vingt-cinq blessés et qui est sans précédent dans ce pays frappé au cœur d'un lieu emblématique.
Je dirais que ce qui m'a peut-être aussi le plus marqué, ce sont toutes ces personnalités qui font vivre l'université. Je pense à la rectrice Milena Králíčková de l'Université Charles, mais aussi à tous ces étudiants tchèques, ces étudiants européens, cette génération Erasmus qui, trente ans après la révolution de Velours et 20 ans bientôt depuis l'adhésion de la République tchèque à l'Union européenne, font vivre par le savoir et par l'université, ce qui est notre identité européenne la plus la plus profonde. »
Sommet de la CPE face au retour de l'agression russe
Ce drame s'est passé juste en face d'ici, de l'autre côté de la Vltava… Vous l'avez dit, vous avez été nommé en 2020, une période pas facile avec le Covid d'abord, puis les présidences successives française et tchèque de l’UE. Quels événements vous ont marqué le plus d’un point de vue professionnel pendant votre mandat à Prague ?
« La première chose est d'arriver dans un pays où l'on vous confine, et donc je crois que comme beaucoup de Tchèques, j'ai vécu ce confinement dur et je dirais que la première chose qui m'a marqué, c'est qu'il a fallu plusieurs mois avant de découvrir le bas du visage de mes principaux collaborateurs. Et puis, vous l'avez dit, pour moi, l'élément le plus important : j'ai toujours été très engagé sur la construction européenne, c'est l'ensemble de mon parcours et c'est le parcours que je vais poursuivre auprès du président de la République, mais cela a été une occasion exceptionnelle pour l'Europe mais aussi pour la relation franco-tchèque d'avoir cette année 2022 marquée par la succession des présidences française et tchèque. »
Alors quel moment retenir dans tout ça ?
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« Ce serait le sommet de Prague, puisque c'est le sommet de la Communauté politique européenne (CPE), une initiative française dont la première réunion a été organisée par la présidence tchèque. Donc, cela veut bien dire qu'il y a quelque chose entre les Français et les Tchèques. Mais, surtout, c'est un moment d'unité européenne, que l'on soit membre ou pas de l'Union européenne, vis-à-vis de nos enjeux de sécurité en Europe et face à l'agression militaire russe en Ukraine, à la fois pour dire que nous sommes une famille européenne unie par un certain nombre de valeurs évidemment, nos valeurs démocratiques, nos valeurs humanistes, mais aussi pour défendre l'intégrité, la souveraineté territoriale de l'Ukraine face au retour de la guerre en Europe, face au retour de l'agression militaire russe. »
« Ce qui m'a beaucoup marqué, c'était la façon dont les Français et les Tchèques ont fait ce qui n'était pas du tout prévisible ou prévu : faire émerger une unité européenne face à l'agression russe en Ukraine. Ils ont réussi à construire une Europe plus géopolitique, consciente de ses intérêts, et qui a su s'affirmer, avec l'image de la photo de famille au sommet de Prague. Mais derrière cette image de la photo de famille, il y a la réalité d'une prise de conscience d'un moment européen, d'un moment géopolitique pour l'Europe. »
Cela a-t-il été difficile en coulisses d'obtenir cette photo de famille à la fin de ce sommet de la CPE ?
« Je crois que quand les chefs d'État et de gouvernement font le choix de venir, ils sont prêts à la photo de famille, mais ce qui n'était pas évident, c'était d'avoir une unité qui aille du Royaume-Uni à la Turquie, donc au-delà de l'Union européenne. C'était à la fois l'Europe-Union européenne unie, mais organisant très clairement autour d'elle et autour d'un socle de valeurs européennes ce message face à l'agression russe. »
Le palais Bucquoy, joyau du patrimoine français à l'étranger
Et s'il y avait un deuxième moment, peut-être moins solennel ?
« J'ai eu la chance d'ouvrir le palais Bucquoy, qui est un des joyaux du patrimoine français à l'étranger. J'y ai conduit pendant trois ans de très importants travaux de rénovation et je crois que les Français et les Tchèques sont très attachés à leur patrimoine. En France, chaque année, nous avons les Journées européennes du patrimoine, j'ai tenu à ouvrir cette ambassade pour les Journées du patrimoine et pour montrer tous les liens artistiques et culturels qui existent entre la France et la République tchèque. Juste pour vous donner un chiffre, ce sont plus de 4 000 personnes qui, l'année dernière, ont été reçus au palais Bucquoy. Il y avait presque 800 personnes pour le 14 juillet. »
Est-ce la plus belle ambassade française en Europe ? L'une des plus belles ?
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« On ne va pas faire une compétition mais, évidemment, moi je vous dirais que c'est la plus belle. Mais c'est surtout un symbole de l'amitié franco-tchèque. C'est un symbole historique parce qu'il y a eu aussi ce petit-déjeuner de François Mitterrand avec les dissidents. Il s'est passé des événements historiques dans cette ambassade et c'est un lieu qui est fait pour être ouvert. Donc, oui, c'est un lieu de prestige et j'ai travaillé pour le rénover et lui rendre son prestige, mais c'est un lieu qui est ouvert et je crois que c'est ce que j'ai voulu montrer ici. »
« Nous n'avons pas assez écouté les pays d'Europe centrale et orientale »
Certains de vos interlocuteurs tchèques vous ont-ils déjà félicité pour votre prochaine mission ?
« Oui, avec aussi des encouragements puisque nous allons rentrer dans une période européenne très intense marquée par les élections européennes, par la montée des populismes aussi, mais pour nous par une ambition que nous avons portée pendant la présidence française puis la présidence tchèque de la souveraineté européenne. Cette ambition consiste à dire que l'Europe a des intérêts propres, qu’elle a un environnement international qui est plus brutal - l'agression russe en Ukraine en est une illustration - mais aussi qu'il y a un environnement de compétitivité internationale et de compétition internationale qui est, lui aussi, beaucoup plus rude, que ce soit la concurrence de la Chine ou les mesures américaines avec l'Inflation Reduction Act. L'Union européenne a sa carte à jouer et ne peut pas juste être spectatrice ou objet de cette compétition internationale.
L’important pour moi est cet agenda de souveraineté européenne pour que l'on soit moins dépendants sur un certain nombre de sujets stratégiques et que l'on investisse dans notre sécurité, dans notre défense, dans l'intelligence artificielle, dans notre sécurité énergétique, etc. Pour moi, le grand enjeu est celui de la souveraineté européenne dans les mois et les années qui viennent. »
Vous êtes encore ambassadeur pour quelques jours, mais vous avez déjà commencé votre nouvelle mission sur les chapeaux de roue puisque vous étiez aux côtés du président Macron pour le Conseil européen de la mi-décembre. On vous a vu sur une photo derrière le président français lors d’un entretien avec Victor Orban. Il s'agissait d'un des sujets les plus conflictuels du moment avec le Premier ministre hongrois qualifié par un ministre tchèque de 'cheval de Troie de la Russie en Europe'. Comment avez-vous vécu ce moment-là ?
« D'abord, j'étais aux côtés du président de la République et donc je suis là pour soutenir et préparer les positions que l'on défend au Conseil européen. C'est un Conseil européen qui a pris la décision historique d'ouvrir les négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie et d'accorder le statut de candidat à la Géorgie. »
« Le nombre d'années avant que ces pays – tout comme cela a été le cas pour la République tchèque notamment – ne rejoignent l'Union européenne, cela dépendra des réformes. Cela dépendra du travail des pays candidats, ce n'est que le début du processus mais pour nousm ce qui était très important, c'était de marquer ce début de processus de façon très claire des deux côtés. C'est à la fois sur les mérites propres pour les pays candidats et c'est l'ouverture d'un processus avec des jalons, des étapes et toute une série de réformes, mais c'est aussi un moment très important pour que l'Union européenne travaille à ses propres réformes internes pour sa compétitivité, sa puissance, sa souveraineté de façon à être prête à agir dans un monde qui est plus brutal, plus compétitif et plus conflictuel. Je crois que c'est ce que nous avons réussi lors de ce Conseil européen, même si nous allons devoir y revenir le 1er février prochain. »
Dans quelle mesure votre expérience centre-européenne ici à Prague vous aide-t-elle dans les négociations, notamment avec les Hongrois ?
« Il y a des sensibilités qui sont différentes en Europe, mais le fait d'avoir servi un peu plus de trois ans en République tchèque, en Europe centrale, permet, je pense, de comprendre davantage les enjeux de sécurité ou la perception des enjeux de sécurité par nos partenaires du centre de l'Europe et la menace qu'exerce aujourd'hui la Russie et l'agression militaire qu'elle conduit en Ukraine. C’est quelque chose qui fait que nombre d'Européens ont ouvert les yeux, et je crois que c'est le président français qui l'a dit dans son discours de Bratislava : peut-être qu’à certains moments nous n'avons pas assez écouté les pays d'Europe centrale et orientale sur cette menace ou ce risque de sécurité.
Je crois qu’aujourd'hui les Européens sont unis dans cette vision de ce qui est leur intérêt de sécurité, et donc je pense que c'est ce que j'emporte avec moi : ce sentiment que nous avons peut-être tardé à écouter mais que nous nous sommes retrouvés et que, précisément depuis les présidences française et tchèque de l’UE, nous avons réussi à créer cette unité européenne. En tout cas sur ce défi majeur pour notre sécurité et pour notre souveraineté. »
Nucléaire : Dukovany, « un des enjeux sur lesquels nous avons beaucoup travaillé »
Quand Petr Pavel se rend à Paris lors de cette récente visite que vous avez contribué à préparer, avez-vous l'impression qu'il se sent écouté et a-t-il invité Emmanuel Macron à venir à Prague ?
« Oui, le président de la République est invité à venir en République tchèque, il faudra trouver le bon moment l'année prochaine pour organiser cette visite. Je crois que nous avons montré que la relation franco-tchèque était aujourd'hui au beau fixe et ce n’est pas le fruit du hasard. Nous avons construit une compréhension réciproque de ce qu’étaient nos intérêts européens pendant la succession des présidences française et tchèque, mais aussi des objectifs communs, des intérêts de sécurité, des intérêts de souveraineté énergétique évidemment. L'Alliance européenne du nucléaire est quelque chose qui nous lie très profondément. Je crois que nous avons tous vu que nous ne voulions plus des dépendances aux énergies fossiles de la Russie et que nous ne gagnerions pas la bataille du climat sans avoir une part de nucléaire dans notre mix à côté des énergies renouvelables. Nous avons une même vision équilibrée de ces enjeux de souveraineté énergétique avec la République tchèque et c'est pour cela qu’EDF est un des candidats les plus sérieux pour le projet de programme nucléaire tchèque autour de la centrale de Dukovany, du réacteur de Dukovany 5 et des réacteurs qui suivront.
C'est un des enjeux sur lesquels nous avons beaucoup travaillé, mais ce n'est pas le seul. La République tchèque a des projets d'infrastructures d'interconnexion autoroutières, de grande vitesse ferroviaire, nous avons déjà positionné l'expertise française et l'offre française en partenariat public-privé sur certaines des autoroutes tchèques et nous souhaitons continuer. Nous avons développé notre coopération dans le domaine de l'hydrogène, de l'intelligence artificielle, des forêts. Donc, toute une série de choses qui nous lient très profondément. Je veux rappeler qu’il y a plus de 500 entreprises françaises qui sont présentes en Tchéquie et qui représentent près de 70 000 emplois directs et réalisent 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel. Nos liens sont très solides et concernent également la culture et la science : nous avons célébré le centenaire de l’acquisition des collections françaises par la Galerie nationale de Prague, développé les sections tchèques en France qui sont elles aussi centenaires. Plusieurs lycées en Tchéquie ont une section française, des partenariats existent entre des universités françaises et tchèques dans un cadre européen, il y a une trentaine de doubles diplômes franco-tchèques. Tout ce tissu de relations est dense et je crois que nous nous comprenons. C'est ce que le président Pavel est venu signifier en France et c'est ce que le président Macron viendra certainement marquer lorsqu'il pourra se rendre en République tchèque. »
« On ne peut pas comprendre ce pays si on reste seulement à Prague »
Je suppose que l'on ne donne pas de conseils surtout si on a ensuite une position comme la vôtre après avoir été ambassadeur, mais si vous aviez un petit tuyau à donner à votre successeur ou à la prochaine ambassadrice ici, sur ce qu’il y aurait à faire en premier lieu en arrivant à Prague, ce serait quoi ?
« Je pense qu'il faut aller à la rencontre des Tchèques… »
C'est un peu bateau ça…
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« Mais vous savez, ce n'est pas si bateau que ça parce que moi, comme je l’ai dit, quand je suis arrivé, c'était impossible. C'était le covid et donc on pouvait le faire derrière un masque ou en visioconférence… Quand on est dans un métier de contact, c’est difficile, donc quand je dis d’aller à la rencontre des Tchèques, c'est bien sûr des institutionnels, mais ce que j'ai beaucoup aimé a été de sortir de Prague, et au cours de ma mission ici, j'ai sillonné le pays parce que nous avons encore une fois une présence économique et une présence dans des lycées, dans des universités partout dans le pays, des Alliances françaises - nous avons six Alliances françaises et bientôt une septième à Zlín avec un projet aussi à Jihlava. Donc, non, ce n'est pas bateau, c'est une réalité, on ne peut pas comprendre ce pays si on reste à Prague et donc il faut à la fois se promener dans Prague parce que c'est une ville extraordinaire et en même temps il faut comprendre que la République tchèque, c'est l'ensemble de ses régions, l'ensemble de ses villes et que cela vous donne une image du pays qui est différente. C’est plus complexe que juste vivre dans Malá Strana, ce qui est un privilège. Mais, encore une fois, mon conseil pour bien comprendre ce pays est de sortir de Prague. Il faut aller à la rencontre des Tchèques et, pour humer l'atmosphère de Prague, rencontrer des Pragois. »
Kavárna Mlýnská et groupe des ambassadeurs francophones
Quel est l'endroit le mieux pour boire une bière ou un café à Prague ?
« Je dirais Kavárna Mlýnská parce que j'ai un faible pour le parc de Kampa, mais il y a plein de ‘hospody’ qui sont très sympathiques un peu partout. Il y en a qui sont plus traditionnelles, il y en a une par exemple en face du palais Černín qui est très traditionnelle et que j'ai un petit peu fréquentée (U černého vola), mais je dirais que la Kavárna Mlýnská est celle que j'ai le plus aimée. »
Et si il y avait une chose, un faux-pas, une erreur que vous auriez commise en arrivant et que vous conseilleriez au prochain ambassadeur de ne pas reproduire, ce serait quoi ?
« C'est une question trop difficile pour moi parce qu’il est difficile de reconnaître que l'on aurait pu faire un faux-pas… Non, je dirais que le piège que j'ai essayé d'éviter, est de rester dans une bulle diplomatico-pragoise. J'ai participé à la vie pragoise mais, encore une fois, j'ai surtout essayé de sortir et d'aller à la rencontre des Tchèques, pas seulement dans ce que certains pourraient appeler la ‘pražská kavárna'. »
Était-ce difficile avec la barrière linguistique ?
« J'ai appris un peu le tchèque et même si mon tchèque n’est pas parfait, je sais commander une bière et je saurais me débrouiller dans un restaurant, ce qui est déjà correct. Je comprends bien, on arrive quand même à communiquer en dehors de Prague. On gagne à aller découvrir la réalité de ce pays. »
Vous avez initié un groupe des ambassadeurs francophones à Prague. Va-t-il perdurer et vous survivre ?
« Oui, j'ai contribué à structurer un groupe des ambassadeurs francophones à Prague avec l’objectif de réunir toutes les ambassadrices et les ambassadeurs qui parlaient le français, que leur pays soit membre ou non de l'Organisation internationale de la francophonie. Pour nous, collectivement, ce qui comptait était de pouvoir s'exprimer tous ensemble en français et de recevoir surtout des personnalités tchèques francophones - et il y en a quantité - sans que l’on soit lié juste à la francophonie. Donc, oui, ce groupe a été créé à mon initiative, mais j'ai aussi veillé à ce que ce soient d'autres collègues qui en assurent la présidence, et donc, c'est notre collègue de Tunisie, qui avait la présidence de l'OIF, qui a été la première présidente du groupe des ambassadeurs francophones et c'est ma collègue roumaine qui, à partir de janvier, va prendre la présidence de ce groupe pour six mois. Et je crois que ce sera ma successeuse ou mon successeur, selon la personne qui sera nommée, qui prendra la présidence au deuxième semestre 2024 puisque nous aurons la présidence de l'Organisation internationale de la francophonie et que la France organisera à Villers-Cotterêts, dans le nouveau musée de la langue française, le Sommet de la Francophonie en octobre 2024. Donc, oui, ce groupe des ambassadeurs francophones me survivra, et tant mieux ! Nous avons le projet d'avoir un prix des ambassadrices et des ambassadeurs francophones à Prague qui permettra de récompenser une personnalité ou une œuvre tchèque francophone chaque année. »