Sur les traces de l’écrivain Karel Čapek dans les Monts des Géants
« R.U.R. », « La Guerre des salamandres », « La Maladie blanche », « Krakatit », « L’Affaire Makropoulos » : telles sont les œuvres les plus connues de l’écrivain, dramaturge et journaliste Karel Čapek (1890-1938). Traduit dans une cinquantaine de langues et considéré comme un des fondateurs de la science-fiction, ce grand auteur tchèque est né dans le village de Malé Svatoňovice, dans la région de Hradec Králové, où il a passé l’essentiel de son enfance.
Fils de médecin, Karel Čapek a grandi avec sa sœur Helena et son frère Josef, futur écrivain et peintre avec lequel Karel a ensuite formé un duo littéraire. Pour en savoir plus sur l’enfance de Karel Čapek, nous avons rencontré Zdeněk Vacek, directeur du mémorial de l’écrivain qui se trouve à Stará Huť, village de Bohême centrale :
« Karel était le plus jeune des trois enfants Čapek. A Malé Svatoňovice se trouvait à l’époque non seulement une station thermale, mais aussi du charbon que l’on exploitait depuis le XIXe siècle. C’est pourquoi il y avait non seulement des curistes et des habitants de la région mais aussi des mineurs parmi les patients du père de Karel Čapek. »
Dès son enfance, Karel Čapek a pu rencontrer des personnes issues de différents milieux et couches sociales. Ceux qui souhaitent visiter les lieux où l’écrivain a grandi ne doivent pas manquer la ville d’Úpice, qui se trouve non loin de Malé Svatoňovice, au pied des Monts des Géants :
« C’est à Úpice que Karel a commencé à aller à l’école. La ville de Hronov a également joué un rôle important dans son enfance : c’est là que se trouvait le moulin de leurs grands-parents où Karel, Josef et Helena Čapek passaient leurs vacances. Sa grand-mère plus particulièrement était importante pour Karel. À 11 ans, il est entré au lycée de Hradec Králové. Ses parents ont alors décidé que sa grand-mère s’occuperait de lui et ont loué pour eux un appartement dans le centre-ville. Helena, qui suivait des cours de couture, de broderie et de danse à Hradec, leur rendait également visite. Dans la famille, on appelait Karel ‘Karlíček’ ou simplement ‘Íček’. Sa grand-mère était très fière de lui et de ses excellents résultats au lycée. »
Les biographes affirment que Karel Čapek a été renvoyé du lycée de Hradec Králové. Selon Zdeněk Vacek, ce n’est pas tout à fait vrai :
« La direction du lycée a seulement recommandé qu’il change d’école, parce que Karel était membre d’un groupe de discussion fondé par des étudiants progressistes. Il ne s’agissait pas directement d’une lutte clandestine contre l’Autriche-Hongrie, mais on y discutait d’idées radicales pour l’époque, ce qui était jugé indésirable aux yeux du proviseur. »
Le futur écrivain et dramaturge a donc terminé ses études secondaires à Brno, en Moravie du Sud, avant de poursuivre sa formation à l’Université Charles de Prague, où il a obtenu un doctorat en philosophie. En tant qu’étudiant, Karel Čapek a également séjourné à Berlin et à Paris, mais son enfance en Bohême orientale lui a permis de vivre des expériences qui ont sans aucun doute influencé sa pensée et son œuvre, estime Zdeněk Vacek :
« Le médecin Antonín Čapek emmenait souvent ses enfants avec lui pour aller voir des patients. Ils traversaient à pied ou en calèche le terrain montagneux entre les villages. Le petit Karel Čapek était très sensible à la façon dont les gens percevaient le médecin et sa mission. Il voyait de ses propres yeux comment son père pouvait aider certaines personnes de façon presque miraculeuse, ou comment, au contraire, il devait expliquer avec sensibilité aux autres qu’il ne pouvait plus rien faire pour eux. »
Karel Čapek a laissé une profonde empreinte dans pratiquement tous les genres de la littérature tchèque, tout en s’adonnant à de nombreuses autres activités, car il était entre autres photographe, dessinateur, jardinier passionné, collectionneur de musiques du monde ou encore président du PEN Club tchèque… Pourtant, sa vie n’a duré que 49 ans et s’est achevée en décembre 1938, à Prague, peu avant l’invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes hitlériennes. Humaniste qui croyait profondément en l’homme et aimait passionnément son pays, Karel Čapek ne pouvait plus vivre dans un monde devenu inhumain.
Ils sont aussi nés dans la région de Hradec Králové :
Josef Škvorecký – écrivain
František Kupka – peintre
Karel Poláček – écrivain
Zuzana Navarová – musicienne
Matyáš Bernard Braun – sculpteur baroque
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