En Tchéquie aussi, plus de « sport » dans les écoles pour lutter contre l’obésité des enfants
En République tchèque aussi, le ministère de l’Éducation souhaite enrayer la tendance négative de ces dernières années, marquée par l’augmentation du nombre d’enfants en surcharge pondérale. Le gouvernement a ainsi récemment approuvé un plan stratégique qui s’étale sur quatre ans, dont le principal objectif est d’intégrer davantage d’exercice dans les programmes scolaires, et pas seulement dans les cours d’éducation physique.
Ne serait-ce que sur ce point, les enfants tchèques ne différent guère des autres enfants ailleurs en Europe et dans le monde. En effet, eux aussi sont de plus en plus nombreux à être en surcharge pondérale. Un enfant tchèque sur quatre souffrirait même d’obésité. Par ailleurs, quelque 15 % des jeunes âgés de 17 ans, au moment donc environ de leur sortie du lycée, ne sont pas en bonne forme physique. Et la situation n’est que légèrement meilleure dans les écoles de l’enseignement tant primaire que secondaire. « L’état de santé des enfants a beaucoup souffert pendant la période du Covid », a admis le ministre de l’Éducation, Mikuláš Bek.
C’est donc pour répondre à ce défi de l'obésité infantile conséquence aussi sur le plus long terme de l’évolution de nos modes de vie, et inverser la courbe alors qu’il est établi qu’augmenter d’une heure par jour la pratique d’une activité physique à l’école fait baisser l’indice de masse corporelle chez les enfants en surpoids au bout de trois ans, que le ministère a présenté un plan d’action portant officiellement sur la période 2024-2028 mais que les établissements qui le souhaitent peuvent d’ores et déjà mettre en application.
Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à Prague la semaine dernière, Ondřej Andrys, secrétaire d’État au ministère de l’Éducation, a expliqué que l’idée générale était que les écoles améliorent la qualité de leurs cours d’éducation physique, leurs installations pour la pratique du sport, encouragent les enfants à bouger tout au long de la journée et proposent davantage d’activités de loisirs en dehors des heures d’enseignement :
« On pourrait penser que c’est d’abord aux familles et aux parents d’apprendre à leurs enfants à vivre de façon active et saine et de leur proposer des activités qui leur permettraient d’acquérir les bonnes habitudes. Mais pour différentes raisons, dans beaucoup de cas, ce n’est pas comme cela que les choses se passent. L'autre constat est que les enfants passent aussi énormément de temps à l’école. Bien sûr, le rôle de l’école n’est pas de soigner tous les maux de la société, mais elle peut néanmoins aider et contribuer à réduire ce type de problème. »
Selon les recommandations de l’Inspection de l’Éducation nationale, sur lesquelles se base le ministère, enseignants et écoles devraient s’efforcer de rendre les cours d’éducation physique plus attrayants pour les élèves, par exemple en introduisant des sports ou des activités nouveaux et modernes tout en améliorant les conditions pour leur pratique. Autre but : motiver les élèves souvent absents et excusés des cours d’éducation physique ou encore utiliser les heures disponibles pour augmenter le nombre de cours d’éducation physique.
Autant d’intentions qui sont certes louables et légitimes mais qui restent bien évidemment à mettre en pratique. Et si certains établissements sont disposés à appliquer ces nouvelles directives, pour d’autres, en revanche, la motivation est moins évidente. Aux yeux de Barbora Macková, directrice de l’Institut national de la santé, un organisme qui dépend du ministère, il s’agit pourtant essentiellement de mesures et de recommandations relativement simples à mettre en œuvre :
« Il ne faut pas toujours vouloir comparer les enfants et chercher à les mettre en situation de compétition. Cela peut être une bonne chose, mais savoir qui court le plus vite, qui saute le plus haut ou qui lance le plus loin n’est pas nécessairement ce qui importe le plus. Nous avons parfois tendance à confondre sport et activité physique, et cela rebute certains enfants. Or, il existe aujourd’hui beaucoup de méthodes différentes pour donner envie aux enfants d’avoir une activité physique régulière, et ce même à ceux qui sont plus limités que d’autres. »
Le ministère estime ainsi, par exemple, que la mise en place d’itinéraires adaptés et sûrs pour se aller et revenir de l’école, à pied ou à vélo, peuvent contribuer à faire bouger davantage les enfants tout au long de la journée. Les écoles sont également appelées à veiller à ce que les élèves profitent activement de leurs pauses et récréations entre les heures de cours, et ce tant à l’extérieur qu’à l’intérieur des établissements.