Petit guide de voyage en Europe centrale à destination des étudiants Erasmus de Prague
Où partent les étudiants Erasmus de Prague quand ils voyagent ? C’est un fait bien connu que les années de mobilité sont rarement les plus studieuses des étudiants européens qui choisissent de partir étudier à l’étranger. Le cliché selon lequel la vie des étudiants en Erasmus est une succession de fêtes et de voyages ne s’applique pas à tous les étudiants… mais à une bonne partie quand même. En plein cœur de l’Europe centrale, Prague est une destination idéale pour voyager facilement dans les pays environnants. Radio Prague Int. est partie à la rencontre de cinq étudiants pour échanger avec eux sur leurs expériences de voyages.
« Berlin et Dresde en Allemagne, Varsovie et Cracovie en Pologne. Je suis allé à Vienne et ma prochaine destination, c’est Budapest. ».
« Depuis que je suis à Prague je suis allée à Berlin, Vienne, Budapest, Milan, Zadar, Bratislava et Leipzig. »
Eva est étudiante en troisième année à Sciences-Po Lille et Baptiste étudie l’histoire et le journalisme dans la même ville. Ils ne se connaissent pas, mais tous deux ont décidé de faire une année de mobilité à Prague dans le cadre du programme Erasmus +, à l’Université Charles. Comme tous les étudiants que nous avons interrogés, les voyages ont surtout rythmé leur premier semestre passé dans la capitale tchèque, avec, comme priorité, la visite des capitales alentour. Prix et proximité obligent, Budapest, Vienne et Berlin sont en effet les incontournables quand on fait son Erasmus à Prague. Un peu plus loin, Varsovie rencontre également un certain succès, tout comme Cracovie qui attire particulièrement pour sa proximité avec le camp de concentration d'Auschwitz.
Les plus aventureux encore plus loin, à l’instar d’Alvaro et Pablo, deux amis espagnols qui se sont rencontrés ici en début d’année et qui, depuis, ont fait tous leurs voyages ensemble. En plus des destinations « classiques » évoquées ci-dessus, ils se sont rendus à Amsterdam, Bruxelles, Bruges, mais aussi en Albanie, et ont fait un tour à Padoue et Vérone en Italie. Rien que ça.
Faire la fête, une autre manière de faire du tourisme
On l’a dit, fêtes et voyages font partie intégrante de l’expérience Erasmus. Alors quoi de mieux que de combiner les deux ? Car l’étudiant-touriste n’a pas la vie facile de ces familles et groupes de visiteurs qui s’arrêtent de parcourir la ville à la nuit tombée. Noctambule, il s’aventure dans les méandres des boîtes et des bars dansants parfois jusqu’au petit matin. Sur ce point, les avis sont unanimes : Berlin et Budapest sont les meilleures destinations pour faire la fête. Eva, qui semble s’y connaître dans le domaine, précise :
« La meilleure ville pour faire la fête, c’est clairement Berlin. Si vous aimez la techno, c’est vraiment super. Leipzig c’était pas mal non plus pour la techno, et moins cher en plus. Budapest aussi, c’est bien si vous aimez les musiques mainstream, ils ont des boîtes géantes sur quatre étages, c’est assez fou. »
Epicentre de la vie nocturne en Europe et repère des amateurs de techno, rien d’étonnant à ce que l’ambiance underground de Berlin attire et séduise les étudiants. Ses clubs mythiques à la réputation parfois sulfureuse fascinent, à l’instar du Berghain ou du Kit Kat, connus pour leur ambiance débridée et, dans le cas du deuxième, sa tradition libertine. Les étudiants les plus aguerris n’hésitent pas à tenter l’épreuve du « physio », ce videur qui d’un coup d’œil vous autorise ou vous refuse l’accès au club. La légende dit que même Britney Spears se serait vu refuser l’entrée du Berghain, ce qui n’a pas découragé Alvaro et Pablo qui, eux, ont tentés d’entrer au Kit Kat :
« A Berlin on a réussi à entrer au Kit Kat, une boîte nudiste dans laquelle il est très difficile de rentrer, surtout quand vous êtes étrangers. Surtout, c’est très important d’avoir un style un peu berlinois or on avait juste mis un pantalon et une chemise classique, bien loin du style de la boîte ! Dans la queue un Berlinois nous a abordés et nous a demandé s’il pouvait entrer avec nous dans la boîte, parce que c’est plus facile à plusieurs. Le type m’a même filé une chemise, et c’est comme ça qu’on a réussi à rentrer. A l’intérieur, c’était assez fou parce qu’il y avait des vestiaires normaux, comme dans chaque boîte, sauf que là… les gens se déshabillaient entièrement. C’est l’expérience la plus folle que je vais retenir de mon Erasmus sans aucun doute. »
Le kit du voyage à prix réduit : carte ISIC, auberge de jeunesse et Budapest
Mais la popularité de la vie nocturne berlinoise ne doit pas faire oublier ses avantages diurnes : selon Baptiste, beaucoup de musées sont gratuits dans la capitale allemande et il est possible de manger dehors pour pas trop cher. Un avantage non négligeable pour les petites bourses des étudiants Erasmus, qui citent aussi Budapest dans le palmarès des villes les plus abordables. Il faut dire que même la bière y est moins chère qu’à Prague : 1,65 euros la pinte contre 1,81 à Prague selon le site Travel Tables. La Pologne est aussi un bon plan selon Baptiste, tout comme l’Albanie selon les dires de Pablo et Alvaro, même s’il faut prendre l’avion pour s’y rendre.
Quoi qu’il en soit, les étudiants Erasmus peuvent déjà voyager à petits prix grâce à leur carte ISIC (International Student Identity Card), qui leur octroie 50 % de réduction sur les tronçons de trajet effectués en Tchéquie. Quant à l’hébergement, les auberges de jeunesse permettent de se loger pour pas trop cher, même si, comme l’explique Baptiste, tout dépend du nombre de personnes avec qui vous voyagez :
« J’ai surtout fait des auberges de jeunesse et des Airbnb. Le choix dépend surtout de la taille du groupe de voyage. Quand on est peu, c’est plus intéressant de dormir en auberge de jeunesse et inversement, quand on est plus nombreux, c’est mieux de louer un Airbnb. »
Partir avec des organismes : Oh My Prague, Erasmus in Prague, ESN
Pour voyager, les étudiants en Erasmus peuvent aussi compter sur les multiples organismes de voyage et d’évènements dédiés aux étudiants internationaux, comme Oh My Prague !, Erasmus in Prague ou encore ESN (Erasmus Student Network). Plusieurs fois par an, ces organismes organisent des voyages de groupe à Budapest, Vienne ou encore Bratislava. Eva, qui a testé, a un avis mitigé sur ces voyages organisés :
« J’ai fait un voyage avec Oh My Prague !, un organisme proche d’Erasmus qui organise des voyages pour les jeunes. Ce qui est bien c’est qu’on rencontre énormément de personnes en trois jours, mais je ne recommande pas vraiment parce que c’est vraiment cher pour ce que c’est. Je pense qu’en partant seule ou avec mes amis j’aurais vraiment pu m’en sortir pour moins cher. »
Au niveau des prix, il faut compter environ 200 euros pour un week-end de deux jours et deux nuits à Budapest ou à Vienne, sans les repas.
Katelin, une Irlandaise de 22 ans qui étudie les sciences politiques à l’Université Charles, parle en termes plutôt élogieux du voyage qu’elle a effectué avec Erasmus in Prague :
« Mon meilleur souvenir, c’est mon voyage à Budapest avec Erasmus In Prague, surtout parce que je me suis beaucoup rapprochée de certaines personnes pendant le voyage. On a fait beaucoup de choses cool, que je n'aurais pas faites sans le groupe. »
A noter que les organismes de voyage organisent également des week-ends dans des villes tchèques, comme à Kutná Hora.
Les villes tchèques ne sont pas en reste
S’il faut reconnaître que les villes tchèques brillent moins que les capitales européennes aux yeux des étudiants en Erasmus, leur potentiel est loin d’être négligeable. Nos voyageurs évoquent notamment Karlovy vary, pour ses sources thermales, Karlštejn, pour son château et les randonnées possibles autour et Kutná Hora, pour sa cathédrale et son ossuaire si caractéristiques. Mais Český Krumlov est celle qui sort du lot, notamment pour Baptiste et Eva.
« En Tchéquie, ce que j’ai préféré, c’est Český Krumlov, j’ai été sous le charme de cette ville, c’est très mignon. »
« J’ai été à Český Krumlov deux fois. J'adore cette ville, c’est vraiment très beau. Une fois, j’ai dormi là-bas et j’y suis restée deux jours. J’étais avec mes parents, on avait loué une voiture donc on a pu visiter la région. Il y a plein de châteaux à visiter, c’est magnifique. »
Avec son centre historique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, la petite ville de Bohême du Sud est accessible en un peu moins de 3 heures de transport depuis Prague et promet une bonne journée (ou un bon week-end !) de tourisme.
Que ce soit pour faire la fête à Berlin ou pour visiter le centre historique de Vienne, Prague offre des opportunités de voyage uniques pour les étudiants en Erasmus. Si certains étudiants comme Baptiste n’anticipent pas vraiment tout ce que Prague peut offrir en termes de voyage, d’autres, comme Eva et Katelin choisissent d’y faire leur Erasmus en partie pour cette raison.
Ainsi la situation géographique de Prague a été importante dans le choix d’Eva.
« C’était une des raisons pour lesquelles je suis venue à Prague. C’est vraiment simple de voyager dans l’Europe entière. La ville est au centre de l’Europe et c’est vraiment un point positif de Prague. Ça a définitivement compté dans mon choix d’Erasmus. »
Katelin est contente de pouvoir voyager plus facilement en Europe.
« Je n’ai pas fait beaucoup de voyages en Europe, parce que je viens d’Irlande. Pour nous, c’est plus dur de voyager en Europe, parce qu’il faut systématiquement prendre l’avion, ce qui revient cher. Donc je voulais faire mon Erasmus en Europe centrale pour pouvoir voyager le plus possible, et à Prague beaucoup de destinations ne sont pas très loin. »
Les voyages représentent une part importante de l’expérience Erasmus et à ce niveau, Prague a de bons arguments. Découvrir d’autres cultures, se trouver un groupe d'amis, faire la fête… Les raisons pour voyager sont multiples. Ce sont même des occasions pour faire des rencontres inattendues, à l’instar de Baptiste.
« Quand je suis parti à Vienne avec ma coloc’ allemande, on avait pris une auberge de jeunesse. C’était une chambre mixte de cinq personnes. On s’est retrouvés avec trois Françaises, qui venaient de Lille comme moi. En plus de cela, elles sont dans une école qui est dans la même rue que mon appartement. Encore en plus, on a une amie en commun et on s’était déjà rencontrés à son anniversaire. Comme quoi le monde est petit ! »
Ou l’art de tout prévoir, sauf l’improbable…
