Covid-19 : la vague de rentrée ne préoccupe guère les Tchèques
Depuis plusieurs semaines, le nombre de cas de Covid-19 est en hausse en Tchéquie, tout comme dans le reste de l’Europe ou encore aux États-Unis. Dans ce contexte, les spécialistes rappellent les bénéfices de la vaccination. Or l’intérêt au sein de la population demeure très faible.
Au cours des douze derniers mois, près de 409 000 doses de vaccin contre le Covid-19 ont été administrées en Tchéquie, ce qui représente une couverture vaccinale de 4 % de la population (et environ 12 % chez les personnes de plus de 65 ans). Alors que des centaines de nouveaux cas sont dépistés chaque jour et malgré le fait que le ministère de la Santé ait lancé, en août, une campagne pour promouvoir la vaccination, seules 1 940 personnes, pour la plupart âgées de plus de 65 ans, ont profité de l’occasion de se faire vacciner depuis le 1er septembre.
Quelque 300 000 nouveaux types de vaccins adaptés aux nouveaux variants du coronavirus sont actuellement disponibles dans les hôpitaux et chez les médecins généralistes et des centaines de milliers de doses supplémentaires devraient arriver d’ici le mois de décembre.
« Bien que la maladie soit en constante évolution et que de nouveaux types du virus apparaissent, les vaccins dont nous disposons sont toujours efficaces », selon Roman Chlíbek, président de la Société tchèque de vaccinologie. En revanche, Jan Kynčl de l’Institut national de la santé rappelle que les personnes vaccinées par le passé ne peuvent plus compter sur leur réponse immunitaire :
« Le niveau d’anticorps est vraiment très bas et ne jouent plus aucun rôle. On voit bien qu’il est possible de contracter le Covid plusieurs fois par an. (…) Il est vrai que la plupart des personnes atteintes de Covid ont des symptômes moins graves que lors des vagues précédentes. Le nombre de patients qui nécessitent une hospitalisation a également diminué. Le problème est que l’on ne peut prédire à l’avance quel patient aura des complications. Même un enfant ou un adulte en bonne santé peuvent présenter une évolution sévère de la maladie. »
Une nouvelle étude de l’OMS/Europe, publiée en pleine vague estivale de la maladie, confirme que les vaccins contre le Covid peuvent sauver des vies : « Depuis l’époque de leur introduction, en décembre 2020, jusqu’en mars 2023, les vaccins contre le Covid-19 ont permis de réduire d’au moins 59 % le nombre de décès dus à la pandémie, sauvant ainsi plus de 1,6 million de vies dans la Région européenne de l’OMS » constate le rapport.
On le sait bien, l’inoculation d’un nouveau vaccin reste un moyen extrêmement efficace de protéger les personnes à haut risque, notamment les personnes âgées ou immunodéprimées, celles qui souffrent déjà de plusieurs affections, les femmes enceintes, ainsi que le personnel de santé.
Se faire vacciner limite également les risques de contracter un Covid long, toujours difficile à soigner.
À l’approche de l’automne, les médecins rappellent qu’il est possible de coupler cette vaccination à celle de la grippe saisonnière, qui peut présenter un danger même pour les personnes de plus de 50 ans : là encore, le faible taux de couverture vaccinale – qui s’élève à 8 % de la population – inquiète les spécialistes.
« Environ 25 % des personnes âgées en Tchéquie sont vaccinées contre la grippe, ce qui est encore très peu » explique Jan Kynčl. « Les autorités sanitaires recommandent un taux de vaccination de 75 % chez les seniors et l’on voit bien, sur l’exemple du Portugal et d’autres pays d’Europe occidentale, que c’est possible », conclut le médecin.
« La Tchéquie confrontée à l’épidémie des non-vaccinés », avions nous remarqué sur nos ondes en pleine pandémie de Covid-19. Depuis, l’attitude des Tchèques n’a pas évolué, en dépit de plus de 40 000 décès dus au coronavirus recensés dans le pays. « Les gens espèrent tout simplement survivre à une sorte de pneumonie », a récemment constaté le médecin Roman Chlíbek pour le site Seznam Zprávy.
Les données relatives au Covid-19 en Tchéquie sont mises à jour sur le site du ministère de la Santé.