Foot - Ligue des champions : le rêve éveillé de Brest, le cauchemar du Sparta
Rongé par le doute, plombé par de grossières erreurs et trop handicapé par l’absence de plusieurs joueurs-clés, le Sparta a logiquement été battu par le Stade Brestois (1-2) devant son public, mercredi soir, lors de la 4e journée de la Ligue des champions. Si les Bretons, qui ont signé à Prague une troisième victoire dans la compétition, ont pratiquement assuré leur qualification au moins pour les barrages, les doubles champions de Tchéquie en titre ont, eux, livré une de leurs plus tristes prestations sur la scène européenne depuis fort longtemps.
Parqués dans un coin du stade de Letná une nouvelle fois plein mais qui s’est vite vidé au coup de sifflet final, le millier de supporters bretons qui avaient fait le long déplacement jusqu’à Prague, ont longuement fêté leurs héros, mercredi soir.
Grâce d’abord à une belle reprise de leur milieu de terrain Edimilson Fernandes à la suite d’un corner repoussé plein axe par la défense tchèque en fin de première mi-temps (38e minute), puis à un but inscrit contre son camp par le milieu défensif Kaan Kairinen conséquence d’une relance complétement manquée de son gardien, en deuxième période (79e), Brest a facilement disposé d’un bien faible Sparta. La réduction du score dans le temps additionnel par l’attaquant nigérian Victor Olatunji (1-2, 90e + 2), sur le seul tir cadré des Pragois de la partie, n’a rien changé à l’affaire.
Tout en maîtrise, pratiquement du début à la fin, le Stade Brestois est reparti de la capitale tchèque avec une troisième victoire dans ses bagages. À l’issue de la rencontre, son défenseur Kenny Lala s’est félicité du fait que lui et ses partenaires aient su profiter des difficultés actuelles du Sparta :
« Le doute, je ne sais pas, mais on connaissait le contexte. On sait que cela fait déjà quelques matchs que cela ne va pas très bien pour eux. On savait aussi qu’en donnant le maximum et en marquant le premier but, cela deviendrait d’autant plus dur pour le Sparta. On a fait le nécessaire pour cela. Le Sparta a poussé et essayé de revenir sur la fin, mais c’était compliqué et on savait aussi qu’avec le temps, ça allait tourner en notre faveur. »
« Pas digne de la Ligue des champions »
Grâce à cette troisième victoire en quatre matchs, et désormais dix points sur douze possibles, Brest figure désormais à la quatrième place au classement de cette Ligue des champions.
Pour le Sparta, en revanche, après une entrée en matière convaincante dans la compétition, avec une nette victoire contre les Autrichiens de Salzbourg (3-0) et un résultat nul (1-1) ramené du déplacement à Stuttgart, le compteur points reste bloqué à quatre unités. Après la leçon reçue à Manchester City (0-5), cette deuxième défaite consécutive a fait redescendre les Pragois au 26e rang, à égalité avec le Paris Saint-Germain et hors des places qualificatives pour les barrages.
Bien que soutenu jusqu’au bout par son public, qui aura eu le mérite de ne pas conspuer ses favoris malgré la faiblesse de leur prestation, le Sparta a affiché trop de lacunes pour espérer mieux, comme l’a d’ailleurs volontiers reconnu Lars Friis.
S’il a déclaré ne pas vouloir se plaindre, l’entraîneur danois des Pragois a toutefois constaté que, face à un Stade Brestois qui « n’est pas une équipe de Mickey Mouse, mais une équipe qui fait partie des meilleures de la compétition », les nombreuses absences de joueurs habituellement titulaires, parmi lesquelles celles notamment des ailiers Lukás Haraslin et Viljko Birmančević, du piston Angela Preciado ou encore du stoppeur Asger Sorensen, étaient trop handicapantes à ce niveau de la compétition pour un club aux moyens et à l’effectif qui sont ceux du Sparta:
« Nous avons fait trop d’erreurs pour pouvoir espérer tirer quelque chose de positif dans un match de Ligue des champions. Certes, nous nous sommes un peu repris sur la fin, mais ce n’était pas assez, il était trop tard. Quand on commet de telles erreurs, cela devient extrêmement difficile à ce niveau. Je ne parle pas là seulement des buts encaissés, mais aussi de toutes les autres situations de jeu où, normalement, nous ne commettons pas ce type d’erreurs. Je ne peux pas reprocher à mes joueurs de ne pas avoir essayé. Ce soir, j’ai vu l’ADN du Sparta, les gars avaient faim et ils ont donné le maximum. Les chiffres le confirment, nous avons beaucoup couru. Mais en termes de qualité et de prise de décision, ce n’était pas une performance digne de la Ligue des champions. »
Tout le contraire du Stade Brestois, donc, qui, en deuxième mi-temps, aurait pu saler davantage encore l’addition, tant ses occasions de but, certains offertes sur un plateau par la défense pragoise, ont été nettes et nombreuses. Ce manque de réalisme n’était cependant pas une raison suffisante pour l’entraîneur breton Éric Roy de faire la fine bouche :
« C’est toujours dommage de ne pas corser l’addition quand on a des situations, car il peut arriver qu’on le regrette. Mais ce soir, on avait la maîtrise du match même en ne menant que 1 à 0 et on sentait que nous étions plus proches d’en inscrire un deuxième que, eux, d’égaliser. Toutefois, c’est vrai, face à une équipe comme le Sparta avec beaucoup de beaux gabarits, il y a toujours le risque de prendre un but, par exemple, sur un coup de pied arrêté. L’important est que mon équipe est restée proactive. Finalement, le deuxième but a pesé puisque le Sparta a réduit l’écart sur la seule occasion de but qu’il s’est procuré. C’est dommage d’avoir encaissé ce but alors que nous avons eu au moins cinq ou six occasions de tuer le match, mais bon… Retenons le positif ! Cela a d’abord été une magnifique prestation face à un adversaire qui est peut-être en crise, mais il faut toujours se méfier d’une bête blessée. Nous avons su les empêcher de revenir dans le match et faire en sorte que le public ne s’enflamme pas, parce qu’on savait que c’est un stade chaud avec une belle ferveur. Je dois d’ailleurs dire qu’en termes d’ambiance, cela a été une belle soirée. »
Tandis que Brest se rendra à Barcelone lors de la 5e journée de la Ligue des champions, où les Bretons feront face à une opposition à n’en pas douter d’un tout autre niveau qu’à Prague mercredi, le Sparta accueillera, lui, l’Atlético Madrid, le 26 novembre. Et aussi improbable puisse-t-elle actuellement paraître, une victoire sera nécessaire pour se relancer dans la course à une éventuelle qualification.