C’est reparti pour une saison de sports d’hiver en Tchéquie, vrai pays de ski
Avec les premiers flocons de neige, qui ont recouvert les monts de la plupart des massifs du pays d’un léger manteau blanc, une nouvelle saison de sports d’hiver a démarré en Tchéquie durant le week-end écoulé.
Le plus haut sommet du pays, le mont Snězka, qui est traversé par la frontière avec la Pologne, n’a beau culminer qu’à 1 602 mètres, les Tchèques, dont beaucoup ont appris la pratique dès leur plus jeune âge avec l’école ou leurs parents, n’en sont pas moins de grands amateurs de ski. Et malgré la proximité avec les Alpes autrichiennes notamment, dont les premières pentes ne sont distantes que de quelques centaines de kilomètres, malgré aussi, en raison du réchauffement climatique, un enneigement chaque année un peu plus aléatoire ou encore un domaine skiable relativement limité avec quelque 600 kilomètres de pistes au total, les skieurs tchèques restent fidèles en grand nombre aux près de 300 stations de sports d’hiver que compte le pays. Un succès qui ne surprend pas Libor Knot, directeur de l’Association des stations de montagne de République tchèque (AHSCR) :
« C’est vrai que les montagnes autrichiennes sont plus hautes, mais les nôtres sont plus au nord. De ce fait, toutes les stations de ski tchèques à partir de 750 mètres d’altitude peuvent fonctionner, ce qui n’est pas forcément le cas en Autriche. De plus, même si vous êtes un bon skieur, jamais vous ne pourrez profiter de plusieurs centaines de kilomètres de pistes en l’espace de quelques jours. Mais le plus grand avantage des stations tchèques est leur proximité puisque nous vivons dans un pays où tout le monde peut être à la montagne en moins de deux heures de route. Nous n’avons pas à rougir non plus de la qualité des infrastructures de transport et de l’entretien des pistes. Le fait que nos pistes soient moins nombreuses et plus courtes qu’ailleurs permet de mieux les entretenir. Et même l’offre pour les écoles ou pour les familles avec des enfants est dans les montagnes tchèques d’un très bon niveau. »
Toujours selon le directeur de l’AHSCR, les chiffres confirment cet attrait des montagnes de Bohême et de Moravie auprès des skieurs tchèques puisque lorsque les conditions d’enneigement sont « à peu près normales », le nombre moyen de journées-skieurs en Tchéquie tourne autour de 7 millions par saison.
Et si un nombre croissant de voix s’élèvent pour critiquer les prix trop élevés pratiqués dans certaines stations, Libor Knot rappelle que les forfaits dans les Alpes, où l’inflation s’est également fait ressentir, restent en moyenne deux fois plus cher que dans les montagnes tchèques.
Pour l’ouverture de cette saison hivernale 2024-2025, 570 couronnes (environ 23 euros) pour un adulte était ainsi « le prix d’appel » pour un forfait d’une journée (en cas d’achat en ligne et non aux guichets), selon Jakub Janda, directeur de la station de Černá Hora-Pec, une des stations de ski les plus fréquentées du pays, comme le confirment les plus de 2 500 visiteurs du week-end écoulé, et aussi la première dans le massif des Krkonoše (monts des Géants), là où se trouvent les plus hauts sommets de Tchéquie, à avoir remis en service, vendredi dernier, ses téléphériques et remontées mécaniques.
Aux yeux de Libor Knot, bien que les conditions de pratique soient difficilement comparables, affirmer que le ski en Tchéquie coûte désormais trop cher par rapport aux possibilités qu’offrent les Alpes ne relève pas de la réalité :
« Nous avons établi cette comparaison uniquement parce que l’on entend souvent dire que les Alpes sont moins chères, ce qui n’est évidemment pas vrai. Le rapport entre ceux qui vont skier dans les Alpes et ceux qui préfèrent la pratique en Tchéquie reste le même d’une année à l’autre. Le comportement et les choix des Tchèques dépendent du nombre de jours de congé, de l’âge des enfants ou encore, comme je l’ai déjà dit, de la proximité. Pour les débutants et les enfants, le rapport qualité-prix dans les stations tchèques reste donc très intéressant. En revanche, les skieurs plus sportifs ou les gens qui ont une semaine de libre iront plus volontiers dans les Alpes, où les conditions de pratique ne sont évidemment pas les mêmes avec davantage de possibilités. Mais ce n’est pas là quelque chose de nouveau : il en a toujours été ainsi et il en sera toujours ainsi. »
Comme le week-end écoulé l’a une nouvelle fois confirmé avec la tombée des premiers flocons, et malgré un enneigement comme ailleurs en Europe moins abondant que par le passé, la Tchéquie est donc un vrai pays de ski, qu’il soit alpin, de fond ou encore qu’il s’agisse du snowboard ou d’autres plaisirs sur neige. On estime ainsi à 25 % la part des Tchèques faisant régulièrement du ski, un chiffre qui fait d’eux les treizièmes plus grands pratiquants au monde.