Noël 2000 sous le signe de la guerre médiatique
Quel est l'écho de la crise de la télévision publique dans la société tchèque ? Question pour Magdalena Segertova.
Les représentants politiques sont prudents, les journalistes et les artistes indignés, les spectateurs surpris et confus. Une chose est certaine - la "révolte de Noël" des journalistes de la télévision publique n'a laissé froids que très peu de Tchèques. Pour la première fois peut-être depuis la Révolution de velours, les familles entières se sont réunies, en retenant leur souffle, devant la télé, et ceci pour suivre le journal. Tout d'un coup, les infos deviennent plus importantes que les films, Noël ou pas Noël... Voilà l'ambiance dans des ménages tchèques. Et sur la scène médiatique et politique ?
Les journalistes rebelles et leurs nombreux sympathisants disent clairement ce qui les gêne : l'incapacité du nouveau directeur de la télévision Jiri Hodac et du Conseil de la Télévision tchèque qui l'a choisi. Le fait que le directeur et le Conseil seraient des "marionnettes" dans les mains des partis politiques les plus forts. Les révoltés luttent, d'après leurs mots, pour l'objectivité de la télévision. Leur premier but : démission de Jiri Hodac. La scène politique, ne pouvant pas rester muette, semble être divisée : parmi ceux qui soutiennent les journalistes révoltés surtout les représentants de la coalition de quatre partis politiques, mais aussi le ministre de l'Environnement Milos Kuzvart de la Social-démocratie. "Recourir à la violence signifierait, dans cette situation, déclencher une crise politique. Il faut que le directeur Hodac démissionne, c'est la seule solution", a dit le ministre social-démocrate de la Culture Pavel Dostal. Le Parti civique démocrate (ODS) se range plutôt du côté de la nouvelle direction de la télévision : "Sa démission serait une défaillance de la démocratie en République tchèque, une preuve que les lois ne valent rien", affirme Ivan Langer de l'ODS, chef de la commission permanente pour les mass-media du Parlement tchèque.
Le politologue Martin Danes, lui aussi, nous a fait partager son opinion sur la guerre au sein de la Télévision tchèque.