Nous avons lu dans vos lettres ...
"Tout d'abord merci pour cette belle QSL sur le thème de la musique, nous écrit M. Pascal Koza, de France. Je vous remercie car certaines radios ne répondent pas au courrier. Je trouve cela un peu cru." Vous avez raison, M. Koza. Dans la mesure du possible, il faut répondre à ceux qui nous écoutent, et Radio Prague a l'ambition non seulement d'être écoutée par ses auditeurs, mais elle veut aussi prêter l'oreille à ses auditeurs, à leurs opinions et à leurs suggestions. C'est pourquoi nous avons réservé à vos lettres et vos messages électroniques une émission hebdomadaire.
C'est donc la musique de Dvorak qui accompagnera cette émission. Mais M. Arlie nous pose encore une question: "Y a-t-il un artiste, un compositeur de musique classique tchèque récent qui est connu à l'étranger?" Evidemment, il y en a plusieurs, mais il faut dire aussi qu'aucun d'entre eux ne jouit de la renommée d'un Antonin Dvorak. D'ailleurs, la musique classique elle-même n'est plus ce qu'elle était. Elle est bien différente de la musique classique du temps de Dvorak. Parmi les compositeurs tchèques connus aujourd'hui dans le monde, on cite par exemple Karel Husa, Petr Eben, Marek Kopelent et, parmi les jeunes, Krystof Maratka, qui vit actuellement en France.
Les vacances sont là et de nombreux Français s'apprêtent à visiter la République tchèque. "Comme depuis le mois de mai votre pays fait partie de l'Union européenne, nous écrit M. Serge Miclo, pouvez-vous me confirmer que la carte d'identité est bien suffisante pour venir en vacances très prochainement à Prague?" Oui, à partir du 1er mai dernier, les ressortissants des pays de l'Union peuvent traverser la frontière tchèque avec une simple carte d'identité. Cette information nous a été confirmée par le département consulaire du ministère tchèque des Affaires étrangères."C'est avec plaisir que j'écoute votre station, mais j'ai consulté votre site internet et je peux vous dire qu'il est très bien fait, que l'on y trouve une très riche documentation, nous écrit M. Roger Cassagne de France. J'aurais une question à vous poser sur l'importance des langues slaves et le degré de parenté entre les langues de chaque pays slave." Il nous faudrait beaucoup de temps pour répondre à cette question. Disons au moins que le tchèque appartient au groupe des langues slaves qui constitue l'une des branches les plus importantes et homogènes des langues indo-euroéennes. Les 12 langues slaves vivantes sont parlées par 315 millions de locuteurs. Le tchèque fait partie, avec le slovaque et le polonais, du groupe des langues slaves occidentales. Il est très proche du slovaque, de sorte que Tchèques et Slovaques se comprennent (presque) sans problème. La compréhension est un peu plus difficile entre les Tchèques et les Polonais. Il y a aussi une assez grande proximité entre le russe et l'ukrainien ou entre les langues parlées dans les Balkans.
"Ce que je trouve formidable, mes chers amis, lisons-nous dans le message électronique de Michel Minouflet, c'est la publication du contenu du courrier des auditeurs que vous gardez en archives et que je consulte à la bibliothèque, celle de Pontoise, où l'on peut maintenant voir (il est exposé parmi les nouvelles acquisitions de cette bibliothèque) et naturellement emprunter le superbe essai de votre ancien collègue Omar Mounir. Dimanche, j'ai exercé la fonction d'assesseur à l'occasion des élections européennes. Comme vous le savez, en France et dans presque tous les pays de l'Union, l'abstention a été forte et c'est bien dommage. En France, la campagne a été médiocre et les électeurs n'ont pas pensé à l'Europe lorsqu'ils ont voté, mais au gouvernement au pouvoir qui ne les aide pas car la tâche est difficile."
Dans vos lettres, vous évoquez, entre autres, aussi le récent championnat d'Europe de football qui a démontré l'excellent niveau du football tchèque. "Je ne suis pas sportif, nous écrit M. Michel Belhomme de France, mais ces jours-ci, à l'écoute des exploits de l'équipe de foot tchèque, je revis intérieurement une émotion lointaine puisqu'elle remonte à mon enfance. C'était hier, tout juste une cinquantaine d'années, j'étais dans cette petite école à 300 mètres de mon domicile actuel et qui conserve encore la même odeur. Je me revois dans ma blouse grise, sagement assis face à la carte murale Vidal qui montre un petit pays d'Europe centrale couvert de symboles montrant une intense activité industrielle. Ce petit garçon est admiratif de voir ce petit pays qui est tout de même puissant. Cette image et cette émotion n'ont-elles pas eu une influence dans la conduite de ma vie, moi qui à l'époque était très chétif (1,90 kg à la naissance)? Je suis persuadé que c'est le cas pour qu'elles me reviennent avec force longtemps après. Alors, bravo la Tchécoslovaquie que des schizophrènes ont cru bon de partager en deux parties. Heureusement, le bon sens de la population fait qu'au fond des coeurs une même identité reste gravée. C'est pour cette raison que j'ai tenu à vous faire part de mes impressions du moments."
Quant à M. Félix Guilbaud, de France, un fervent du football, il nous parle aussi dans sa lettre du dernier championnat européen de ce sport et de l'équipe tchèque qui a éveillé beaucoup d'espoirs chez lui et aussi bien sûr chez nos fans de foot. "Vos émissions, écrit-il, sont très appréciées, surtout sur le plan culturel, nous apprenons beaucoup de choses sur votre pays qui est dans l'Union européenne. Bonne initiative d'avoir un monument à la mémoire de nos soldats disparus pendant les guerres napoléoniennes." Et M. Guilbaud de nous envoyer un article du journal Ouest France d'une initiative qui a pu se réaliser grâce au jumelage entre le village tchèque de Libcany et le Mêle-sur-Sarthes dans l'Orne en France. Ils ont décidé d'ériger un monument aux soldats français enterrés au cimetière de Josefov, à trente kilomètres de la frontière tchéco-polonaise. C'est dans ce cimetière que reposent 1148 soldats faits prisonniers après la défaite de Napoléon à Leipzig, en octobre 1813. Conduits à Josefov, ils y ont laissé leur vie. Pendant deux siècles, ils y ont reposé dans l'anonymat. L'inauguration du monument à leur mémoire a eu lieu en présence de Pavel Bradik, gouveneur de la région, et du colonel Robert Payen, représentant de l'Ambassade de France.
"Pour l'occasion, lit-on dans le journal, une trentaine de membres d'une association tchèque s'intéressant à l'histoire militaire avaient revêtu des tenues napoléoniennes. "Il s'agit là du passé lointain, pour nous citoyens du XXIe siècle, a observé Pavel Bradik. Mais les souvenirs du passé sont nécessaires pour construire l'avenir." Les guerres de conquête de Napoléon engendrèrent beaucoup de souffrance. 'Il était important de s'en rappeler, ont souligné Claire Bresson, présidente du comité de jumelage, et Aline Veigneau, représentant les communes du pays mêlois. Ce monument est une invitation à construire une société de paix et de fraternité.' Loin de leur patrie, les 1148 soldats français reposent désormais dans la dignité. Ce monument sera entretenu 'comme si des soldats tchèques étaient enterrés ici', a promis le maire de la ville."