Nouveau décret municipal pour assurer la proprété de Prague

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Un nouvel arrêté sur la propreté de Prague est en vigueur depuis le 1er juillet dans la capitale tchèque. Contre quoi et contre qui la municipalité de Prague veut-elle lutter ?

Jeter par terre un chewing-gum, un mégot de cigarette, un bout de papier, afficher des publicités en dehors des lieux de vente, donner à manger aux pigeons sera dorénavant qualifié d’infraction passible d’une amende allant de 1000 couronnes jusqu’à 30 000 couronnes, en procédure administrative. Pourquoi ce durcissement ? Prague possède depuis plus de 20 ans une norme sur la propreté de la ville qui permet de punir un bon nombre d’infractions. Mais, selon le conseiller chargé de la protection de l’environnement Petr Štěpánek, la mairie a jugé nécessaire d’élargir la liste et de se procurer une arme plus efficace pour lutter contre les personnes qui encombrent les rues par des amas de déchets, sous-entendu des personnes sans domicile fixe et celles dites socialement inadaptables et problématiques :

« L’arrêté interdit de polluer les lieux publics dans la capitale et la police municipale sera stricte à cet égard : elle ne cherchera pas à résoudre si le déchet est tombé ou a été jeté, cela reviendra au même »

La police municipale qui a la compétence de veiller sur la propreté, a infligé, rien que la première journée de l’application de l’arrêté, treize amendes à hauteur de 1000 couronnes. Vladimir Kotrouš, directeur de la police municipale de Prague :

« Nous voulons concentrer notre attention notamment sur le centre historique de la ville, au tracé de la dite Voie royale où le nombre de touristes est le plus élevé. »

L’adjoint du maire de Prague, Rudolf Blažek, ajoute que le sens de l’arrêté est aussi d’empêcher la pollution des voies autour des chantiers par la boue des camions et de maintenir les trottoirs propres, sans excréments. Certains conseillers municipaux se montrent nettement sceptiques à l’égard du nouvel arrêté, comme Karel Koželuh, adjoint du maire du 1er arrondissement de Prague :

« Je pense qu’il serait illusoire de penser qu’en élargissant la liste des interdictions par un arrêté, on parviendra à le faire respecter par l’ensemble de la société, dans les conditions actuelles. »

Un débat qui s’est déclenché dans les médias autour du nouvel arrêté pose la question de savoir si c’est cela, le plus grand problème de Prague et jusqu’où la municipalité continuera à limiter l’espace libre des Praguois. Car un effet, une autre décision sur l’interdiction de consommer l’alcool dans les lieux publics entrera en vigueur à partir du 7 juillet prochain.