Nouvelle déconvenue pour les partisans de la liberté vaccinale

Photo: Filip Jandourek

Les écoles maternelles et les crèches pourront continuer à refuser d’accueillir des enfants non vaccinés. C’est la nouvelle décision de la Cour constitutionnelle sur le sujet. Comme le rapportait Radio Prague, les juges avaient déjà confirmé la semaine passée que le ministère de la Santé avait parfaitement le droit de rendre la vaccination infantile obligatoire contre certaines maladies.

Photo: Filip Jandourek,  Radio tchèque
C’est la seconde fois en dix jours que la Cour constitutionnelle se penche sur des questions relatives à la vaccination infantile, obligatoire pour un certain nombre de maladies et condition d’accès aux établissements scolaires pour la petite enfance selon la loi sur la protection de la santé publique. C’est également la seconde fois que ce tribunal contrarie les partisans de la liberté vaccinale.

Après une plainte infructueuse auprès de la Cour administrative suprême, Barbora Zemanová, la requérante, a décidé de se tourner vers les juges constitutionnels. Son fils Prokop s’est en effet vu refuser l’accès à deux écoles maternelles de la ville de Třebíč pour n’avoir reçu que cinq des neufs vaccins requis. Présente à Brno pour entendre le verdict de la Cour Barbora Zemanová était évidemment déçue et en colère :

« Il est tout simplement absurde que neuf vaccins, dont l’un contre le tétanos, maladie qui ne menace pas du tout la santé publique, soient obligatoires. Personnellement, je ne pense pas que mes enfants partiellement vaccinés soient une menace pour le collectif. La vaccination a pu aider à une époque mais il y a clairement aujourd’hui des effets indésirables. Il n’est pas vrai de dire que c’est quelque chose de négligeable. Nous rencontrons des personnes qui ont des enfants autistes ou des séquelles suite à une vaccination. C’est une chose courante. »

Jaroslav Fenyk,  photo: Site officiel de la Cour constitutionnelle
Barbora Zemanová a également une petite fille qu’elle n’a pas non plus faite vaccinée intégralement. Elle devra elle aussi sans doute rester à la maison puisque la Cour constitutionnelle a donné tort à sa mère en invoquant un principe de solidarité. Le juge constitutionnel Jaroslav Fenyk explique :

« Si un enfant en particulier doit se joindre à un collectif, j’estime qu’il doit être solidaire vis-à-vis des autres et qu’il ne doit pas seulement profiter du fait que les autres enfants sont vaccinés. »

Même son de cloche au ministère de la Santé, au nom de la lutte contre le retour de maladies infectieuses graves. On s’y est réjoui du verdict de la Cour par la voix du chef des services d’hygiène tchèque, Vladimír Valenta :

« Les composés des vaccins peuvent avoir des effets indésirables mais le bénéfice pour la société excède de très loin ces effets indésirables. »

Zuzana Candigliota,  photo: ČT Brno
Avocate pour la Ligue des droits de l’homme, Zuzana Candigliota était déjà en charge de la défense des parents qui contestaient l’amende reçue pour ne pas avoir fait administrer à leur nourrisson le vaccin hexavalent, lequel lutte simultanément contre six maladies. Les juges avaient confirmé la sanction et même encouragé le législateur à renforcer l’appareil répressif, tout en incitant l’Etat à mieux assurer sa responsabilité lorsqu’un enfant souffre de séquelles suite à une vaccination. La décision prise ce lundi est donc une nouvelle déconvenue pour Zuzana Candigliota :

« Il s’agit en réalité seulement de sanctionner les parents qui ne se soumettent pas à ce système. J’insisterais aussi sur le fait que nous sommes en présence de parents qui ont suivi des études supérieures en biologie et dont les enfants ont reçu une vaccination de base, celle qui est courante en Europe de l’Ouest. »

Photo: Arnošt Máče,  ČRo
La législation devrait évoluer dans le sens d’un renforcement des dispositifs d’encadrement de la vaccination. Les députés discuteront ainsi prochainement une proposition d’amendement à la loi sur la protection de la santé publique. Une mesure prévoit notamment de rehausser les amendes pour les écoles et les camps de vacances qui accueillent des enfants non vaccinés. Au grand dam d’organisations de défense du droit des enfants, pour qui ce sont les parents voire les médecins qui portent la responsabilité de la vaccination infantile, en aucun cas les écoles.