NYT : les subventions de l'UE alimentent oligarques et populistes, dont Andrej Babiš
Une grande enquête du journal américain New York Times (NYT) publiée dimanche pointe la répartition dans certains pays de l'Union européenne (UE) de subventions agricoles qui profitent à des politiciens ou à des systèmes mafieux. Le Premier ministre tchèque Andrej Babiš est un des nombreux exemples cités.
Les journalistes du quotidien new-yorkais ont enquêté dans neuf pays de l'UE et à Bruxelles pendant plusieurs mois.
"Chaque année, le bloc de 28 pays verse 65 millions de dollars en subventions agricoles pour soutenir les paysans sur tout le continent et maintenir en vie les communautés rurales. Mais en Hongrie et en général en Europe centrale et orientale, une grosse partie est récupérée par une minorité de gens connectés et puissants. Le Premier ministre de la République tchèque a amassé des millions de dollars en subventions l'année dernière encore", peut-on lire au début de l'article qui dénonce les pratiques mafieuses dans le secteur agricole dans des pays comme la Bulgarie et la Slovaquie.
L'enquête se penche davantage sur le cas hongrois et les dérives du gouvernement de Viktor Orban, mais revient également sur le cas tchèque et les procédures en cours à propos des conflits d'intérêts du Premier ministre en poste à Prague.
En référence au groupe Agrofert fondé par Andrej Babiš, le NYT estime que "les sociétés du Premier ministre en République tchèque ont collecté au moins 42 millions de dollars de subventions agricoles l'année dernière", et cela après que "le gouvernement tchèque a, au cours des dernières années, instauré des règles qui permettent aux grandes entreprises - la sienne est la plus grande - d'obtenir plus de subventions".