Officiellement nouveau président, Petr Pavel entend rassembler les Tchèques
« Je prête allégeance à la République tchèque » : après avoir prêté serment, Petr Pavel est officiellement devenu, ce jeudi après-midi, le quatrième président de l’histoire de la République tchèque. Lors de la cérémonie d’investiture qui s’est tenue au Château de Prague, le successeur de Miloš Zeman a prononcé un discours qui s’est d’abord voulu rassembleur.
« La société tchèque n’est pas excessivement divisée, elle a simplement pris l’habitude de parler davantage de ce qui la divise », a d’abord déclaré Petr Pavel devant les huit cents personnes rassemblées dans la salle Vladislav, parmi lesquelles tous les députés et sénateurs. Selon le nouveau chef de l’État, le résultat de l’élection en janvier dernier, avec la nette victoire de Petr Pavel aux dépens d’Andrej Babiš lors du second tour, a démontré que les Tchèques « ont préféré la vérité et la dignité aux attaques haineuses et à la déformation de la réalité ». Il a ajouté qu’il voyait là l’occasion d’un retour d’une politique fondée sur des valeurs au Château de Prague, siège traditionnel des rois de Bohême et des présidents tchèques.
Apparu très serein et déterminé, Petr Pavel a rappelé son engagement pris pendant la campagne électorale de restaurer dignité et respect à la tête du pays, autant de valeurs qui, selon lui, avaient été abandonnées. Désignant tous les Tchèques, tant ceux qui ont voté pour lui que contre lui ou n’ont pas voté, comme « [sa] nouvelle équipe », le nouveau président a mis l’accent sur l’idée de rassemblement. « Ensemble, nous sommes confrontés aux mêmes problèmes et ce n'est qu’ensemble que nous pourrons les résoudre avec succès », a-t-il expliqué.
« Un peuple qui a ses idées et sait les défendre »
Sur le plan international, Petr Pavel s’est voulu tout aussi optimisite, estimant que la République tchèque avait déjà prouvé à plusieurs reprises ce dont elle était capable, comme lors de la récente présidence, durant le second semestre 2022, de l’Union européenne. « Soyons actifs et transposons cela à d’autres domaines. Par exemple, à l’OTAN ou à l’ONU. N’attendons pas que les grands pays proposent des solutions. Où est-il écrit que les plus intelligents et les plus capables sont toujours les plus grands ? », a-t-il interrogé l’assistance.
En conclusion d’un discours long de quelques minutes, Petr Pavel a affirmé qu’il considérera l’augmentation du nombre de Tchèques qui ne se laisseront pas décourager par l’incertitude comme un critère de mesure du succès, ou non, de sa présidence. « En fin de compte, ce sont les gens qui se lèvent et entreprennent des choses qui font la différence », a-t-il encore affirmé, avant d’appeler les Tchèques à « montrer, à nous-mêmes et au monde, que nous sommes un peuple qui a ses idées, qui a de bons arguments pour les défendre et qui sait s’y tenir ».
L’investiture, une cérémonie très traditionnelle
Après que le second mandat de Miloš Zeman est arrivé à son terme dans la nuit de mercredi à jeudi, la République tchèque possède donc désormais un nouveau président depuis ce jeudi après-midi, à l’issue de la cérémonie d’investure au Château de Prague. Après avoir prêté serment à 14 heures, Petr Pavel, élu en janvier dernier, a officiellement pris ses fonctions de chef d’État.
Après Václav Havel (1993-2013), Václav Klaus (2003-2013) et, donc, Miloš Zeman (2013-2023), Petr Pavel, ancien chef d’état-major de l’Armée tchèque et ancien président du conseil militaire de l’OTAN, est ainsi le quatrième président de l’histoire de la République tchèque.
Après avoir déjeuné avec Miloš Zeman, Petr Pavel a prêté serment lors d’une cérémonie réunissant les deux chambres du Parlement. Celle-ci s’est déroulée comme de tradition dans la salle Vladislav, en présence de quelque 800 invités. Outre les députés et les sénateurs, d’autres personnalités étaient présentes, parmi lesquelles notamment ambassadeurs, représentants du pouvoir judiciaire ou encore recteurs d’universités.
Après son discours, Petr Pavel a salué le public rassemblé dans la troisième cour du Château, avant d’aller déposer une gerbe de fleurs au pied de la statue du premier président tchécoslovaque, Tomáš Garrigue Masaryk. La cérémonie s’est achevée par une réception dans la Salle espagnole, à laquelle quelque 2 500 personnes étaient conviées, puis par une prière dans la cathédrale Saint-Guy.
Élu au suffrage universel pour cinq ans, Petr Pavel occupera les fonctions de président tchèque jusqu’en 2028.