One World 2009 : pour la première génération libre après 1989

Photo: Štěpánka Budková

Pour la onzième année consécutive, le festival des films documentaires sur les droits de l’homme One World (en tchèque Jeden Svět) se déroule à Prague du 12 au 19 mars, avant de partir dans les régions. Mercredi, il sera inauguré par la remise du prix Homo homini qui sera décerné au dissident chinois emprisonné Liu Xiaobo, signataire de la Charte 2008 qui se veut l’héritière de la Charte 77 en Tchécoslovaquie. L’édition 2009 de One World dresse notamment le bilan de vingt ans de démocratie dans les anciens pays de l’Est. Le spot reflète avec humour cette année anniversaire avec en guest-star Václav Havel, comme l’explique Tereza Porybná, de l’équipe du festival.

Photo: Štěpánka Budková
« Pour nous c’est important car Václav Havel nous a beaucoup aidés pendant les onze années d’existence du festival. Le spot présente le président comme une ‘sage-femme’ avec des bébés. Ces bébés, c’est la nouvelle génération, la génération libre. Et le festival veut dire cette année : ‘ça ne suffit pas de regarder et d’accepter la liberté, il faut aussi agir. Ce n’est plus le président Havel qui doit agir, c’est nous aussi, la jeune génération’. »

Tereza Porybná,  photo: Štěpánka Budková
Onze ans de festival... Quels sont les grands thèmes de l’édition 2009 de One World ?

« Je crois que cette année est un peu différente car nous voulons nous concentrer aussi sur des thèmes tchèques, comme celui des minorités roms. Nous présentons un film de fiction, ‘El paso’, qui raconte l’histoire d’une famille rom, qui parle des ghettos, de discrimination et des inégalités sociales en République tchèque. Les autres thèmes sont européens : l’énergie, la démocratisation des pays de l’Europe de l’Est comme l’Ukraine ou les anciens pays de l’URSS. Il y a aussi la problématique des dictatures. Et enfin, autre grand thème : l’Afrique. Nous voulons présenter l’Afrique pas seulement comme un continent de la souffrance mais aussi comme un continent de la créativité. »

De quelle façon ?

« Par exemple il y a un très beau film de Christian Lelong, ‘Amour, sexe et mobylette’, fait en collaboration avec de jeunes Africains. L’autre film, c’est celui d’un metteur en scène congolais : c’est un documentaire expérimental sur les élections à Kinshasa en 2006. »

C’était justement un film sur l’Afrique qui avait inauguré le festival One World l’an dernier, un film très dur sur les femmes violées en Afrique. Cette année, c’est un autre film sur un autre pays qui est présenté en ouverture, pouvez-vous nous en parler ?

« Cette année, nous avons décidé d’inaugurer le festival avec un film sur la Birmanie. C’est un film vraiment génial qui s’appelle ‘Burma VJ’. Ce film raconte l’histoire d’une équipe de journalistes birmans dissidents, qui avec leurs petites caméras ou leurs petits portables font des reportages sur les manifestations, sur l’oppression en Birmanie. Ces gens risquent leur vie en Birmanie pour passer un message. C’est quelque chose d’important pour nous, car c’est ce qu’on fait à One World, nous passons des messages. C’est important pour nous de rendre hommage à ces gens-là et de dire au monde que les pays occidentaux doivent faire un effort pour les aider. »

Suite de cet entretien dans une prochaine édition.