Ostrava, une ville qui bouge !

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Bonjour ! Avec Guillaume Narguet, nous vous emmenons aujourd'hui à Ostrava qui est, avec ses plus de 300 000 habitants, la troisième ville tchèque. Chef-lieu de la Moravie du Nord, Ostrava est importante tant sur le plan historique qu'industriel. Située près de la frontière avec la Pologne, dans la région historique de Silésie, elle favorise un brassage de cultures, de populations et de langues. Depuis plusieurs années, les Français d'Ostrava participent, eux aussi, à ce métissage. Guillaume qui est allé récemment à leur rencontre a fait connaissance de Thomas Laurent, lecteur, depuis deux ans, au département de français de la Faculté des lettres de l'Université d'Ostrava. En collaboration avec ses étudiants, Thomas publie un journal, consultable sur le site web de l'Alliance française d'Ostrava (www.alliancefrancaise.cz/ostrava). Ils vous en dira plus, ainsi que de sa vie de quotidienne, menée à presque 400km à l'est de Prague...

Thomas Laurent,  photo: ff.osu.eu
Le magazine que vous publiez d'appelle Ostravagance. Pourquoi ce titre ? Ostrava est-elle une ville extravagante ?

« L'objectif est de donner une image positive d'Ostrava. Les gens, même en République tchèque, s'imaginent toujours que c'est une ville noire, par la fumée et le charbon. Le titre a été voté quand on a créé le journal, il y a un an et demi, lorsque nous avons organisé un brainstorming avec des étudiants journalistes. »

De quel genre de magazine s'agit-il ? Quelles sont les rubriques que l'on peut y trouver ?

« C'est un magazine auquel collaborent, en très grande majorité, des étudiants du département de français de l'Université d'Ostrava. Il sort en collaboration avec l'Alliance française d'Ostrava, qui est à deux pas d'ici, donc ses étudiants y participent également. Ils écrivent sur des sujets très variés. Cela peut aller de la culture jusqu'au sport, ils peuvent critiquer par exemple un film français qui serait passé ici à Ostrava. Nous avons des rubriques réservées aux Erasmus. Ils donnent les nouvelles de leurs facultés en France, en Espagne, en Belgique... Dans le dernier numéro, nous sommes revenus sur les Journées de la francophonie. En couverture, vous avez à chaque fois un dessin fait par le frère d'une étudiante du département de français. Je me rappelle d'un cartoon très drôle qu'il a fait sur l'acteur américain Vin Diesel qui était venu tourner à Ostrava un film franco-américain de Mathieu Kassovitz. A l'intérieur du magazine, une étudiante racontait le tournage qu'elle est allée voir dans le quartier de Poruba et une autre étudiante parlait également du film, car elle faisait partie des figurants. Dans le dernier numéro d'Ostravagance, on revient sur le concert de Mathieu Vermeulen, chanteur et pianiste français, qui a donné, fin mars, un concert parfait au club Parnik. Une de nos étudiantes l'a interviewé. »

Ce n'est évidemment pas Mathieu Vermeulen qui chante, mais Richard Krajco, musicien, acteur et leader du groupe Krystof, un groupe d'Ostrava qui est très prisé, en ce moment, dans le pays. Dans le numéro de février d'Ostravagance, deux jeunes Tchèques, Zuzana et Barbora, comparent la vie nocturne d'Ostrava à celle de Clermont-Ferrand, où elles étudient en tant qu'Erasmus. Et inversement, comment leur prof, Thomas Laurent, trouve-t-il Ostrava ?

« Mes impressions sont plutôt positives. Le travail ici est intéressant, pour la deuxième année, on a eu du nouveau matériel, de nouveaux ordinateurs, des nouveaux bureaux. La qualité de vie est bonne. J'ai la chance d'habiter au centre, donc je me déplace à pieds, les supermarchés sont proches. Au début, j'étais un peu inquiet, ce que j'ai pu lire sur Ostrava n'était pas très encourageant, mais après deux ans, je ne retiens que des positifs de cette expérience. Ce qui est intéressant, c'est la proximité de la Pologne, il y a également des montagnes qui sont proches, les Beskydy, Olomouc qui est à une heure et demie de train, une très belle ville, comme un petit Prague... »

Il se trouve qu'à Ostrava, il y a une des rues les plus célèbres en République tchèque, du moins pour la vie nocturne, pour faire la fête, c'est la fameuse rue Stodolni. Je suppose que vous l'avez découvert...

« Evidemment, c'est une rue qui est toujours animée, notamment les week-ends. Ce qui est intéressant, c'est que les ambiances sont assez différentes d'un pub à l'autre. Mais il n'y a pas uniquement Stodolni à Ostrava. Pas loin, vous trouverez des cafés encore plus intéressants, je trouve, qui proposent des programmes un peu différents. Pour découvrir Ostrava, il faut une semaine entière, selon les événements qui sont proposés ici. »

C'est avec un autre chanteur emblématique du nord de la Moravie, Jaromir Nohavica, que se termine cette Culture sans frontières... A la prochaine !