Où en est la Tchéquie avec le Traité de Lisbonne ?
La République tchèque n’a pas encore ratifié le Traité de Lisbonne. La courte visite à Prague du président français, Nicolas Sarkozy, qui lui a conseillé de le faire, après le « non » de l’Irlande, a naturellement déclanché une vague de réactions des milieux politiques tchèques. Quelle est donc la position tchèque à l’égard du Traité de Lisbonne ?
« J’ai dit maintes fois que ce traité est un compromis avec lequel il est possible de vivre. Nous ne l’avons jamais fêté avec joie, moi non plus, mais je ne dirais pas non plus que ce traité est condamné au cimetière. Il faut en discuter et je pense que c’est la seule politique responsable. Nous attendons la décision de la Cour constitutionnelle et la ratification est donc interrompue. Je suis pour la discussion. »
La discussion… C’est ce que demande aussi les deux autres partis de la coalition gouvernementale, les chrétiens-démocrates et les Verts. Ces derniers recommandent encore de poursuivre le processus de ratification. Dans l’opposition, alors que les communistes n’y sont pas vraiment favorables, les sociaux-démocrates affirment que ce processus ne doit absolument pas s’arrêter. L’eurodéputé social-démocrate, Libor Rouček, le confirme :
« Les gouvernements des 27 pays membres de l’Union européenne se sont engagés à assurer, d’ici à la fin de cette année, la ratification quel que soit le résultat. Le gouvernement tchèque, la Tchéquie, doivent donc réaliser cette ratification. Il serait très malheureux si dans le premier semestre 2009, la Tchéquie devrait présider l’Union européenne avec 25 pays qui ont ratifié le Traité de Lisbonne, l’Irlande qui a des problèmes, et la Tchéquie qui est indécise. Comment pourrait-elle ainsi présider cette Union ? »
Avant le sommet de l’Union européenne, ces jeudi et vendredi, le Premier ministre Mirek Topolánek a déclaré « qu’il irait y rechercher une solution temporaire, quelle qu’elle soit, afin d’éviter une crise ».