Patrimoine : dans les châteaux et monuments tchèques, on retrouve partiellement le sourire
En matière de tourisme en Tchéquie, il en va de la fréquentation des monuments comme de l’ensemble de l’activité. Si les chiffres sont bel et bien repartis à la hausse, la fréquentation n’en reste pas moins moindre qu’il y a encore quelques années, comme le confirment les données pour le premier semestre 2023.
Cette année, à la fin du mois d’août, 3,3 millions de personnes, soit 8 % de plus que pour la même période en 2022, avaient visité les châteaux et autres monuments publics gérés par l’Institut national du patrimoine (NPÚ), dont 1,9 million rien que pendant les vacances estivales. En dehors de Prague et de son Château, qui demeure - et de très loin - l’attractation touristique en Tchéquie (1,2 million de visiteurs cette année jusqu’à présent), le château de Lednice, en Moravie du Sud, est resté le site le plus visité.
Selon Nadězda Goryczková, directrice générale de NPÚ, malgré un regain d’intérêt, le public reste inférieur d’environ 20 % aux chiffres qui étaient ceux de la période antérieure à la pandémie de Covid-19 et à l’agression russe de l’Ukraine. En 2019, la barre des cinq millions de visiteurs avait ainsi été franchie. Ce sont surtout les touristes étrangers, et plus encore chinois et russes, qui manquent toujours à l’appel, et tout laisse à penser dans le contexte actuel qu’ils ne reviendront pas de sitôt.
Les châteaux de la cité médiévale de Český Krumlov et de Hluboká nad Vltavou en Bohême du Sud et de Karlštejn en Bohême centrale, trois des sites traditionnellement les plus fréquentés en province, font notamment les frais de la conjoncture et de l’absence ou du retard moins rapide qu’espéré des touristes étrangers.
Le NPÚ gère plus d’une centaine de châteaux à travers toute la Tchéquie, mais pas les monuments pragois les plus visités comme le Château (à l’exception de ses jardins) ou encore Špilberk à Brno, le chef-lieu de la Moravie. En règle générale, Lednice est le site qui attire le plus de monde. Il en est de même cette année, puisque quelque 270 000 entrées ont été enregistrées au château entre début janvier et fin août. À la différence d’autres châteaux, Lednice souffre toutefois moins de la baisse du nombre de touristes étrangers, puisque le château se situe à proximité des frontières avec l’Autriche et la Slovaquie, deux pays qui (Tchèques mis à part) représentent le plus gros de sa clientèle.
À la fin du mois d’août, le montant des recettes totales de NPÚ s'élevait à un peu plus de 512 millions de couronnes (près de 21 millions d’euros). Un bilan provisoire en hausse de 10 % par rapport aux huit premiers mois de l’année dernière. Les recettes provenant des droits d’entrée se sont élevées à quelque 440 millions de couronnes (18 millions d’euros), et ce bien que les tarifs dans les monuments appartenant à l’État n’aient pas été augmentés.
Nadězda Goryczková a toutefois d’orest et déjà annoncé qu’il n’en sera plus de même la saison prochaine, une augmentation des prix d’entrée étant planifiée dès le mois de février. En moyenne, il devrait s’agir d’une hausse de 10 %, ce qui, selon la directrice de NPÚ, reviendra à environ 20 couronnes (0,80 euro) par billet pour un visiteur adulte.