Petite révolution dans le monde de l'immobilier pragois
Démodés, vétustes, peu confortables, les logements dans les bâtiments en préfabriqué des cités de la périphérie pragoise, les « panelaky » comme on les appelle en tchèque ? Pas du tout. Lors des derniers mois, les agences immobilières sont prises d'assaut par les clients qui recherchent un logement dans les « panelaky ».
Bien qu'habiter dans une cité de la périphérie pragoise ne soit pas la même chose qu'habiter dans une cité de la banlieue parisienne, question sécurité ou sensation de ghetto, les logements des grandes barres de béton étaient quelques peu délaissés, depuis quelques années. Tout semble changer, ces derniers mois. Non seulement, les Pragois ne pensent aucunement à quitter leurs logements dans les cités périphériques en béton, mais on enregistre au contraire un intérêt accru pour ce genre d'habitation. Qui sont les futurs propriétaires ? Il s'agit surtout de jeunes familles de la classe moyenne qui recherchent des appartements plus spacieux et à des prix abordables. Les prix justement : avec l'augmentation de la demande, les prix des appartements, surtout les trois ou quatre pièces, ont flambé. Pour en donner une idée, il suffit de comparer le prix d'un trois pièces-cuisine qui était de 1 800 000 couronnes encore en été 2006, alors qui est offert à 2 400 000 couronnes aujourd'hui (comptez 28 couronnes l'euro). Les appartements les plus recherchés ? Ceux qui se trouvent dans les cités de la périphérie, mais à côté ou non loin d'une station de métro. D'après Petr Vosnik, directeur de l'Agence immobilière tchéco-morave, le phénomène qui est apparu en Allemagne voisine, avec la fuite des locataires des cités en béton, n'a pas cours en Tchéquie. Pourquoi ? Parce qu'en Allemagne orientale, les habitants ont quitté tous les logements pour aller s'installer dans l'Ouest du pays qui offre de meilleures conditions de vie. De meilleures conditions de vie, c'est ce que recherche aussi la majorité des éventuels acheteurs d'appartements dans les cités pragoises. En effet, grâce aux nouvelles technologies, ce qu'on appelait, il n'y a pas longtemps encore, des « cages à lapins », se transforme en appartements confortables dans des immeubles entièrement rénovés. En plus de cela, leurs habitants sont loin du bruit, de la poussière et autres côtés négatifs des habitations en centre-ville, tout en bénéficiant de la proximité d'espaces verts, de meilleures conditions de stationnement. En plus, les cités sont plus proches des grands axes routiers qui sortent de la capitale, ce qui est appréciable pour les voyages à la campagne, à la résidence secondaire que la majorité des Pragois possèdent. D'après les experts et les agents immobiliers, aujourd'hui la différence entre un appartement dans une cité en béton et dans un immeuble neuf en briques ne réside plus que dans le prix : à confort égal, la brique est quand même deux fois plus chère !