Plus de 10 000 livres de l’archevêché de Prague transférés à la bibliothèque de Strahov
L’archevêché de Prague est actuellement en train de déménager l’ensemble de sa bibliothèque dans celle du monastère de Strahov, située non loin de là. Objectif : rendre tous ces précieux ouvrages, dont les plus anciens remontent au XVIe siècle, accessibles aux chercheurs et étudiants, mais aussi leur offrir de meilleures conditions de conservation.
C’est un total de quelque 10 500 volumes, publiés depuis la fin du Moyen Age jusqu’au XVIIIe siècle, qui sont actuellement déménagés depuis l’archevêché de Prague vers la célèbre bibliothèque de Strahov, située dans l’un des plus anciens monastères de République tchèque.
Selon le porte-parole de l’archevêché Jiří Prinz, la collection comprend des ouvrages de tous types, et pas uniquement sur des sujets relatifs à la théologie :
« On y trouve des livres sur les sciences naturelles, la médecine, la linguistique, mais aussi des ouvrages rares sur l’architecture ou l’histoire de l’art. »
Vít Kochánek est archiviste à la bibliothèque de l’archevêché, il rappelle comment a été constituée la collection :
« La bibliothèque est constituée de deux fonds de deux archevêques de Prague. Le premier, c’est celui d’Antonín Brus de Mohelnice, premier archevêque de l’époque suivant les guerres hussites. On lui doit d’avoir rassemblé environ 3000 livres qui sont les plus anciens de la bibliothèque. Le deuxième fonds est plus important, puisqu’il comprend 7 500 volumes. Il a été constitué par Jan Moritz, contemporain de l’impératrice Marie Thérèse d’Autriche, et qui était à la tête de l’archevêché entre 1723 et 1763. »
Au vu de la rareté des ouvrages conservés, leur transfert va sans doute durer une bonne partie de l’été, d’autant que certains ont des formats pour le moins hors norme : ainsi une bible originaire d’Anvers mesure 50 cm de haut qui pèse pas moins de 3 kilogrammes.
A terme, l’objectif est de rendre l’ensemble de cette collection accessible au grand public mais avant tout à la communauté scientifique, ce qui n’était pas possible jusqu’à présent.
« Bien sûr, c’est destiné aux chercheurs, mais aussi aux étudiants, qu’ils étudient les sciences ou l’histoire. Mais cela peut également intéresser des linguistes puisqu’une grande partie de ces ouvrages sont rédigés en français ou en latin. »
Une fois ce grand déménagement achevé, la bibliothèque archiépiscopale viendra compléter l’immense collection déjà existante du monastère de Strahov : celle-ci comprend un demi-million de volumes, dont 3 000 manuscrits, 1 500 incunables ainsi que des milliers d’imprimés de toutes sortes.