Plus que quelques dizaines d’heures avant l’élection présidentielle
Il n’y a pas longtemps encore, il semblait que les jeux étaient faits et que l’actuel chef de l’Etat, Václav Klaus, serait réélu sans problèmes pour cinq nouvelles années. Avec l’entrée en lice de l’économe tchéco-américain Jan Švejnar, l’élection s’est dramatisée.
Dans la soirée de lundi, Václav Klaus était l’invité du magazine d’actualités de la deuxième chaîne de la Télévision tchèque « Evénements et commentaires ». Il a répété ses idées sur les inconvénients de l’adoption de l’euro, sur les compétences du président, sur la nomination des juges et autres. Naturellement, il a dû prendre position sur des questions qui ont fait la une des média. Par exemple, celle des rencontres de son chancelier Jiří Weigl avec Miroslav Šlouf, qui était l’éminence grise de l’ancien Premier ministre social-démocrate, Miloš Zeman, et qui dispose toujours d’une grande influence dans la social-démocratie. Šlouf ne cache pas qu’il est pour l’élection de Václav Klaus. A ce propos, le chef de l’Etat a déclaré à la télévision :
« Si je comprends bien, je ne savais rien sur la rencontre du chancelier et de monsieur Šlouf, jusqu’à cet après-midi quand cela a fait beaucoup de bruit. Je comprends l’explication du chancelier selon laquelle ils se sont rencontrés à l’occasion de son cinquantième anniversaire, et ont naturellement parlé de l’élection présidentielle. Aujourd’hui, lors des rencontres de n’importe qui en République tchèque, on parle de l’élection présidentielle. »
Václav Klaus a aussi tenu à préciser qu’à la différence de son adversaire, il ne menait pas de campagne électorale. Il faisait allusion à Jan Švejnar qui lui a demandé de spécifier ses frais en tant que président et candidat à un nouveau mandat. Il a admis que sa participation à l’émission télévisée pouvait être comprise comme une sorte de campagne, en ajoutant qu’il ne savait pas à qui elle s’adressait puisque le président n’est pas élu au suffrage direct en Tchéquie. Václav Klaus a aussi déclaré à propos de la tension qui règne dans certains partis politiques :« La tension augmente avec l’élection qui approche. S’il n’en était pas ainsi, on ne pourrait même pas parler d’une véritable élection. Personnellement, je suis de moins en moins nerveux. Je pense que les jeux sont faits, que tout le monde est décidé, et je ne crois pas que quelqu’un pourrait recevoir une information dans la nuit de jeudi à vendredi pour changer totalement d’opinion. »
Václav Klaus ne ressent donc aucune nervosité, pourtant peut-être qu’il n’en est pas de même dans les rangs de son parti, l’ODS, après la déclaration de Jan Švejnar sur un éventuel vote en sa faveur de la part de certains de ses sénateurs ou députés.