Polémique autour de la suppression d'une émission de la télévision publique
La disparition de l'émission « Bez obalu » de la grille des programmes de la première chaîne publique a suscité de vives réactions. Pressions politiques, retour à d'anciennes méthodes de contrôle des médias... Beaucoup de commentaires ont été faits à l'heure où le pays se prépare à une campagne impitoyable pour les prochaines élections législatives.
Pour la dernière fois dimanche, les téléspectateurs tchèques ont pu voir l'émission « Bez obalu ». Aussitôt après l'annonce de la fin de cette émission politique faite par la télévision publique, nombre d'observateurs se sont indignés, en rappellant que beaucoup de politiciens s'étaient plaints du contenu de Bez obalu et en émettant l'hypothèse que la direction de la télévision publique avait subi des pressions politiques. Le journaliste Milos Cermak est l'un des créateurs de l'émission :
« Selon moi, cette émission était une combinaison assez unique de commentaires, d'images et de musique. Je n'avais jamais vu rien de tel à la télévision tchèque avant. Je pense que les politiciens n'aimaient pas cette émission à cause de son approche satirique ou cynique de la politique. C'était la caractéristique principale du programme - nous étions très satiriques, peut-être cyniques et je crois que c'est la raison pour laquelle ils ne l'aimaient pas, parce que nous ne parlions jamais de choses positives »
L'un de ceux à avoir vivement critiqué l'émission est le chef du gouvernement, Jiri Paroubek. De là à affirmer que la direction de la télévision a cédé a des pressions politiques, il y a un grand pas, que Milos Cermak se refuse à franchir :
« Non, je ne sais rien à propos d'éventuelles pressions politiques. Ce que je sais, c'est que la direction a décidé de ne pas reconduire l'émission en 2006 et c'est tout. Deux raisons ont été invoquées : l'une économique, l'émission aurait été trop chère, et l'autre due au fait que nous n'étions pas impartiaux, nous ne remplissions pas les critères d'impartialité pour un programme d'actualités. Je pense que leur analyse était correcte, mais ils l'ont appliquée à un programme qui n'était pas un programme d'actualités normal. Une émission comme la nôtre avec des commentaires ne peut jamais être impartiale. »