Politico : Petr Pavel parmi les personnalités les plus influentes d’Europe
Comme chaque année, le site d’actualité Politico, basé à Bruxelles, a publié son classement des vingt-huit personnalités les plus puissantes d’Europe. Parmi elles figure pour la première fois le président tchèque Petr Pavel, désigné comme « un faucon » vis-à-vis de la Russie et de la Chine.
« Le président tchèque n’a pas de pouvoirs exécutifs, mais il joue un rôle symbolique important, avec une influence informelle et un poids significatif sur la politique étrangère » note le site bruxellois, estimant que depuis son élection à la présidence du pays, en janvier 2023, « l’ancien général de l’OTAN a utilisé chaque parcelle de ce pouvoir pour faire avancer la cause pro-occidentale ».
Le site a accordé la toute première place du classement au probable futur Premier ministre polonais Donald Tusk qui serait la personnalité la plus influente en Europe en 2024. Fervent europhile, Donald Tusk s’était engagé à reconstruire les liens de son pays avec l’Europe et renforcer l’UE dans son ensemble.
Le classement est divisé en différentes catégories : le président tchèque occupe la 6e place parmi les principaux « rêveurs » qui façonneront l’Europe l’année prochaine. Dans sa catégorie figurent notamment son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le leader de l’opposition russe Alexeï Navalny ou encore la femme politique irlandaise Mary Lou McDonald, tandis que le Première ministre italienne Giorgia Meloni ou le président français Emmanuel Macron sont cités dans la catégorie des « faiseurs » les plus puissants. Enfin, parmi les « perturbateurs » dont les voix résonneront le plus en Europe l’année prochaine, on trouve le gouverneur de la Banque centrale de Russie Elvira Nabiullina, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán ou encore la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock.
Le chef de l’État tchèque a notamment été remarqué pour son engagement en faveur de l’élargissement de l’OTAN et pour son soutien sans faille à l’Ukraine, affiché une fois de plus lors de sa récente visite à Rome. A l’issue de ses entretiens avec le président et la Première ministre italiens, Petr Pavel a déclaré :
« La Tchéquie et l’Italie partagent le même point de vue sur ce point : nous devons continuer à soutenir l’Ukraine, sur le plan financier, mais aussi sur le plan matériel, y compris en matière d’armement, car son échec serait notre échec à tous. Il est souvent difficile de l’expliquer à nos concitoyens, mais sur le long terme, ce soutien est tout aussi important que la hausse des prix de l’énergie et l’inflation. L’instabilité en Ukraine et dans sa région pourrait constituer une menace bien plus importante que l’augmentation des prix. »
L’aide militaire à l’Ukraine bénéficie désormais du soutien le plus faible en Tchéquie : selon un sondage réalisé récemment par la société Kantar CZ, moins de la moitié des habitants du pays sont favorables à l’envoi d’armes au pays envahi par la Russie, tandis que Parlement tchèque vient de donner son accord à la poursuite de la formation des soldats ukrainiens en Tchéquie l’année prochaine.
Dans son portrait de Petr Pavel, le site Politico remarque également que le président tchèque s’oppose à ce que la Chine serve de médiateur dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine, et insiste sur le fait que les conditions de paix doivent être définies par Kyiv.
Politico estime enfin que l’année prochaine, Petr Pavel pourrait encore resserrer les liens de la Tchéquie avec Taïwan et, pourquoi pas, rencontrer la présidente du pays Tsai Ing-wen, avec laquelle il avait déjà eu une conversation téléphonique au lendemain de son élection à la tête de l’État – un geste qui avait provoqué la colère de Pékin.