Prague Pride 2012 célèbre la différence toute la semaine

Photo: Anne-Claire Veluire

Après le succès de la Prague Pride 2011, qui avait rassemblé plus de 25 000 personnes, la seconde édition de l’évènement débute ce lundi et espère faire encore plus fort. De nombreux débats, expositions, concerts et la bientôt traditionnelle « parade des fiertés » devraient animer la capitale tchèque durant toute une semaine.

Czeslaw Walek  (à gauche),  photo: CTK
« Je suis gay, je suis homo », des paroles du groupe pop Nightwork qui pourraient bien résonner cette semaine dans les rues de Prague alors que le coup d’envoi de la deuxième édition du festival Prague Pride a été donné ce lundi. Czeslaw Walek est le président d’une édition qu’il présente comme différente de celle de l’an passé :

« La deuxième édition du festival Prague Pride est différente de celle qui s’est déroulée l’année dernière. En dehors du fait que nous sommes plus vieux bien entendu, il est à mon avis différent en ce qui concerne le programme. Il s’agit vraiment d’un programme de haute qualité qui essaie de montrer la communauté LGBT, c'est-à-dire les lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels, telle qu’elle est réellement. Ce festival essaie d’être ouvert et de mobiliser toutes les forces de notre organisation. Nous allons ouvrir des discussions ou des champs de discussions de toute sorte. »

Ainsi, c’est sous l’égide des organisateurs de la Prague Pride qu’un premier débat s’est tenu la semaine dernière entre trois des candidats à la présidentielle de 2013 autour du thème, notamment, des droits des minorités sexuelles en République tchèque. Rencontres et échanges sont donc les maître-mots de l’édition 2012 de la Prague Pride.

Prague Pride 2011 | Photo: Anne-Claire Veluire,  Radio Prague International
« Ensuite, si vous regardez le programme, nous avons une rencontre entre les représentants de sept religions car la relation entre les religions et la communauté LGBT nous intéresse. Nous avons également une rencontre internationale des organisateurs de Pride venus de différentes régions, car nous voulons parler de la difficulté d’organiser un tel festival. »

Le festival propose également de nombreuses expositions. Kateřina Saparová, coorganisatrice de l’événement, nous parle de l’une d’entre elles qui s’attarde sur les difficultés et les discriminations que peuvent rencontrer les familles LGBT :

« J’aimerais vous inviter à l’exposition qui se nomme ‘Familles différentes, mêmes droits’. Lorsque que nous avons réfléchi à ce thème, nous nous sommes demandés comment illustrer les difficultés que rencontrent les familles LGBT, qui très souvent concernent l’adoption ou bien encore plus souvent qui se résume au fait que ces familles n’existent tout simplement pas. »

L’ambition du festival est par ailleurs de lever le voile sur des communautés méconnues parfois même au sein des mouvements LGBT. Ainsi, auront lieu débats, expositions et projections de film sur le thème de l’homosexualité parmi les Roms et les personnes handicapées. Une chose néanmoins ne change pas par rapport à l’année dernière, c’est la « parade des fiertés » qui doit se dérouler samedi 18 août de la place Venceslas jusqu’à l’île Střelecký, sur laquelle se tiendront de nombreux concerts. Il y en a donc pour tous les goûts et c’est l’un des buts recherchés selon Czeslaw Walek :

« Prague Pride est un festival pour tous. Il y a dans chaque famille tchèque des lesbiennes ou des gays. Nous, nous voulons ouvrir ce thème, montrer qui sont les lesbiennes et les gays afin que les gens soient conscients qu’il ne s’agit pas d’une maladie, que nous sommes des gens comme vous et… moi. C’est un festival pour les jeunes, les vieux, les enfants, les familles. Le programme propose 80 actions et chacun peut y choisir ce qui l’intéresse. »

Prague Pride 2011
Le festival a reçu de nombreux soutiens, des sponsors tels que la télévision tchèque mais aussi de politiciens. Des députés européens ont ainsi signé une lettre de soutien à la Prague Pride tandis que comme l’année dernière, le maire de la capitale tchèque, Bohuslav Svoboda, parraine un évènement festif qui ne doit pas cacher que si beaucoup s’accordent à dire que la situation des personnes LGBT en République tchèque s’améliore, il n’en reste pas moins que les homosexuels n’ont toujours pas le droit de donner leur sang, de se marier comme bon leur semble ou d’adopter des enfants. Kateřina Saparová note d’ailleurs que si les gays sont « tolérés », ils sont encore rarement respectés pour ce qu’ils sont.