Première femme à la tête d'un parti politique tchèque
La lutte a été dure, mais c'est une dame qui l'a remportée : Hana Marvanova est la nouvelle présidente de l'Union de la liberté. Alain Slivinsky.
C'est une première, dans l'histoire de la République tchèque : une femme a été élue à la présidence d'un parti politique représenté au Parlement. C'est le résultat du congrès extraordinaire de l'Union de la liberté, qui s'est déroulé, pendant ce week-end. Un congrès revendiqué par les membres de l'Union, en raison de la récente crise au sein de la Coalition des quatre. Cette coalition de quatre partis de l'opposition de droite réunit : l'Union de la liberté donc, la démocratie chrétienne, l'Alliance civique démocrate et l'Union démocratique - ces deux dernières formations politiques n'étant pas représentées à la Chambre des députés. La lutte a été dure, mais Hana Marvanova l'a remportée au premier tour, déjà, sur son adversaire, Vladimir Mlynar. Qui est donc cette nouvelle présidente de l'Union de la liberté ? Une avocate de 38 ans, ancienne dissidente sous le régime communiste, pendant de longues années, députée du Parti civique démocrate (ODS), aujourd'hui, la principale formation de l'opposition tchèque. Intéressant de constater, d'ailleurs, que tous les hauts dirigeants de l'Union de la liberté, sauf un, sont des anciens membres de l'ODS (l'Union de la liberté est née de la scission de l'ODS). Les législatives auront lieu l'année prochaine, en Tchéquie. La nouvelle présidente des unionistes se déclare pour un gouvernement de coalition centre-droite, lors d'une éventuelle victoire de la droite. Cette victoire est un objectif primordial pour Hana Marvanova qui devrait conduire l'Union de la liberté, dans le cadre de la Coalition des quatre, aux législatives de 2002. Quel est le programme de cette coalition ? Baisse des impôts aux taux de 25 % pour les personnes morales, imposition commune des époux, consacrer les bénéfices de la privatisation au financement de la réforme du système de retraite, libérer le marché du logement, introduire les études supérieures payantes, créer une armée professionnelle, arrêter la construction de nouvelles centrales nucléaires. L'opinion de certains politiciens ? Pour Vladimir Spidla de la social-démocratie, rien de nouveau. Pour Karel Kühnl, leader de la Coalition des quatre, une possibilité de s'adresser aux électeurs indécis. Cyril Svoboda, président des chrétiens-démocrates pense qu'il est bon qu'une femme dirige un parti politique représenté au Parlement. Vaclav Klaus, président de l'ODS, se refuse à toute spéculation sur une coopération éventuelle de son parti avec la Coalition des quatre. Objectif d'Hana Marvanova : le programme et la campagne électorale. Inutile, d'après elle, de perdre du temps avec des choses qui ne conduiront pas au succès, mais à des litiges.