Propriétés de la Russie en Tchéquie : Prague veut mettre fin à des traités datant de l'URSS
Le gouvernement devrait examiner cette semaine les propositions du ministère des Affaires étrangères visant à mettre fin aux traités permettant à la Russie de louer gratuitement les terrains sur lesquels se trouvent des bâtiments appartenant à des Russes en Tchéquie. La partie tchèque demande également le versement de loyers pour l'utilisation de ces propriétés. Au micro de RPI, le vice-ministre des Affaires étrangères, Martin Dvořák, est d'abord revenu sur comment la Russie en est arrivée à posséder des dizaines de propriétés dans ce pays.
Martin Dvořák : « Pour être honnête, je ne le sais pas exactement. Mais je pense que c'est parce que l'Union soviétique de l'époque a abusé de la situation après l'occupation de notre pays. »
« Dans les années 1970, ils ont simplement déclaré certaines propriétés comme étant les leurs, ou ont dit qu'elles étaient utilisées pour des activités diplomatiques, et le gouvernement tchécoslovaque de l'époque n'a fait que confirmer cela. »
« Cela faisait partie de la déclaration, ou de l'accord, que le terrain est toujours la propriété de la Tchécoslovaquie actuelle, puis de la Tchéquie, et que les bâtiments sont la propriété de la Fédération de Russie. »
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du litige qui oppose Moscou et Prague depuis les révélations en 2019 sur l’implication de la Russie dans les explosions d’entrepôts de munitions en Tchéquie – litige qui a ensuite pris une autre dimension depuis le 24 février 2022.
« Nous avons déjà déclaré qu'une partie de ces bâtiments ne sont plus considérés comme missions diplomatiques, ce qui signifie qu'ils perdent la protection de la Convention de Vienne. »
« Comme je l'ai mentionné, ces accords entre la Tchécoslovaquie et l'Union soviétique doivent être annulés. Parce qu'il y a un acte officiel fait par le gouvernement et le gouvernement doit déclarer que ce n'est plus valable. C'est ce que nous allons faire maintenant. Et ensuite, une fois que cela aura été adopté par le gouvernement, nous continuerons selon les termes de la loi tchèque, c'est-à-dire en suivant les règles tchèques. Comme nos lois le déclarent, il est possible pendant un certain temps de réclamer des loyers impayés rétroactivement. »
Récemment, la Russie a indiqué qu'elle mettait fin à un traité autorisant l'ouverture d'un consulat général tchèque à Ekaterinbourg.
« C'est quelque chose que je prends surtout comme une étape ou un geste symbolique. Parce qu'en fait, le consulat est déjà fermé depuis février 2022. Et nous avons également fermé deux consulats russes ici, à Karlovy Vary et à Brno. Nous avons aussi déjà officiellement fermé notre consulat général à Saint-Pétersbourg. Je ne comprends donc pas très bien le symbolisme de cette mesure. Mais ce n'est rien de plus que pour le symbole, car le consulat est déjà fermé, vide et n'est plus utilisé. »
Le complexe immobilier de la « Maison tchèque » à Moscou est également concerné par ces joutes diplomatiques entre les deux pays.