Quatre extrémistes inculpés de meurtre à motivation raciale
Quatre des douze extrémistes de droite arrêtés ce mercredi ont été inculpés d’assassinat à motivation raciale contre groupe de personnes et contre mineurs : un crime passible de 15 ans de réclusion. Quelques-uns ont fait leurs aveux.
« On peut dire sans exagération qu’il s’agit de la plus grande frappe contre les partisans de l’extrême droite dans l’histoire de la police de la République tchèque, frappe qui est le résultat d’un travail de plusieurs mois mené par la police criminelle et les détectives. Un rôle important a été joué par les médias qui ont aidé à rechercher les témoins et à retrouver la voiture qui quittait les lieux de l’attaque. »
La procureur d’Ostrava Brigita Bilíková a confirmé que les personnes arrêtées étaient des partisans de l’extrême droite. Des objets retrouvés chez eux, à domicile, dont des armes, ne font qu’étayer les souçons. Parmi les douze personnes arrêtées, il y avait trois jeunes femmes:
« Sur les douze personnes arrêtées, quatre ont été inculpées de meurtre. Toutes ces personnes étaient sur les lieux au moment de l’attaque et sont des co-auteurs du crime. Tous les quatre sont des hommes âgés autour de 25 ans. »Tous les détails n’ont pas été révélés à la conférence de presse car l’enquête se poursuit. Des écoutes téléphoniques ont été employées pour démanteler le gang et identifier les auteurs de l’attaque. Plus de 600 personnes ont été interrogées dans le cadre de l’enquête.
L’incendie criminel a suscité l’émotion dans le pays et a été condamné par la classe politique. Une vague de solidarité s’est créée envers la famille qui s’est retrouvée sans foyer, et qui pourra bientôt acheter une nouvelle maison avec l’argent réuni par des collectes. La mère de la petite Natalie que les médecins ont pour la première fois réveillée d’un sommeil artificiel dans laquelle elle était plongée depuis 4 mois, quand elle était entre la vie et la mort, a confié ne pas avoir cru que les coupables seraient un jour retrouvés :« Nous n’avons plus espéré que quelqu’un soit traduit en justice pour cet acte, après ce temps qui s’est écoulé. Maintenant, je sais que quelqu’un sera puni et que nous pourrons montrer celui qui nous a fait ça, qui a fait tant de mal à ma fille. »
Les actes à motivation raciale commis par des radicaux de droite contre les Roms se multiplient en République tchèque depuis les années 1990, date de formation des groupes d’extrémistes. Depuis, plus de 30 Roms ont été victimes d’attaques de néonazis.