Réactions à l'emprisonnement de deux Tchèques à Cuba
Deux citoyens tchèques, dont un député, sont toujours emprisonnés à Cuba. Ils pourraient être jugés par un soi-disant « Tribunal révolutionnaire ». Quelles sont les réactions au déroulement de cette affaire ? Une question à laquelle répond Alain Slivinsky.
Ivan Pilip, député de l'Union de la liberté, et Jan Bubenik, ancien activiste estudiantin de la Révolution de velours, en 1989, sont toujours prisonniers du régime communiste cubain. Certains milieux diplomatiques indiquent qu'ils pourraient passer devant une cour extraordinaire, un « Tribunal révolutionnaire ». D'autres milieux mettent l'arrestation des deux Tchèques en rapport avec un procès qui a lieu, actuellement, aux Etats-Unis, contre cinq Cubains soupçonnés d'espionnage. La position ferme de la République tchèque, à l'égard du respect des droits de l'homme à Cuba, selon d'autres milieux encore, ne serait pas étrangère à l'affaire de l'arrestation des deux citoyens tchèques. Quel est le déroulement de cette affaire, jusqu'à maintenant ? Les deux Tchèques ont été arrêtés jeudi dernier. Les autorités cubaines ont avancé comme motif des contacts avec les opposants au régime de Fidel Castro. Pour plus de détails, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la Havane, Ana Bilinaga, affirme que les informations publiées par le quotidien du P.C. cubain, Granma, sont véridiques. Selon ce dernier, les deux Tchèques seraient accusés d'espionnage à la solde des Etats-Unis et de l'impérialisme mondial. Le seul fait certain est qu'ils sont détenus à la tristement célèbre prison pour les anti-castristes, Villa Maresta. Le représentant de la République tchèque à la Havane, Josef Marsicek, a rencontré le premier vice-ministre des Affaires étrangères, Jorge Suarez. D'après le ministère tchèque des Affaires étrangères, il lui a été dit que les notes de protestation tchèques sont inacceptables, arrogantes et trop osées dans leur contenu. Les questions du ministère tchèque ont été qualifiées de logiques. Les autorités cubaines y répondront quand les réponses seront disponibles... Les activités diplomatiques, du côté tchèque, s'intensifient. Le clergé catholique a décidé de s'y joindre. Selon les milieux ecclésiastiques, le président de la République, Vaclav Havel, pourrait demander au pape, Jean Paul II, d'intervenir, en raison de ses bonnes relations avec le « leader massimo », Fidel Castro. Le cardinal de Prague, Monseigneur Miloslav Vlk, a contacté par écrit son homologue havanais, Monseigneur Jaime Lucas Ortega y Alamina, lui demandant une aide éventuelle. Le cardinal Vlk considère les accusations formulées comme absurdes et demande pour le député Pilip, qui est catholique, la possibilité de rencontrer un prêtre.