Recherches franco-tchèques sur l'obésité

Le laboratoire franco-tchèque de recherches cliniques sur l'obésité a été solennellement inauguré, vendredi dernier, à la 3ème faculté de médecine de l'Université Charles à Prague.

Plus de la moitié des Tchèques souffre d'une surcharge pondérale, l'obésité frappant, elle, un cinquième de la population. Le laboratoire doit aider à élucider le rapport existant entre les prédispositions génétiques, l'influence des facteurs nutritionnels et environnementaux, et l'obésité. Le laboratoire est le premier en Europe de l'Est et sa création est le fruit d'une coopération avec l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) de Toulouse. Son directeur général, Christian Brechot, en parle au micro de Jaroslava Gissubelova:

"C'est un exemple tout concret entre l'INSERM et cette faculté de médecine de l'Université Charles. C'est un nouveau mode de coopération où l'INSERM développe à l'étranger, hors du territoire national, des laboratoires, et pour nous, c'est important dans le contexte de l'espace européen de la recherche. La République tchèque a une très grande tradition de recherches de très haut niveau, une recherche à la fois fondamentale et une recherche clinique."

Dominique Langin est co-directeur du nouveau laboratoire commun sur l'obésité. A propos de l'ouverture de ce laboratoire, il nous a dit:

"C'est basé sur une histoire qui est déjà très ancienne, l'Institut de Toulouse collabore depuis 1993 avec l'équipe du docteur Stich à la 3ème faculté à Prague. Bien sûr, il y a une raison médicale très forte: la prévalence, le nombre d'obèses en Tchéquie est élevé, on considère qu'il y a à peu près 24% d'obèses en République tchèque, ce qui est à peu près le double de ce qui existe en France. Mais la même tendance d'augmentation existe partout dans le monde, aussi bien en Tchéquie qu'en France. Il est très intéressant d'avoir des liens entre deux pays qui ont des situations un petit peu différentes."

Comment pensez-vous pouvoir nous aider - les expériences, les chercheurs, les équipements de laboratoire?

"Bien sûr, c'est quelque chose qui se fait dans les deux sens. Il y a à la fois l'expérience du laboratoire de Prague, un savoir-faire qui existe ici et qui n'existe pas à Toulouse, et l'inverse, le savoir-faire qui existe à Toulouse, particulièrement pour les aspects un peu plus moléculaires sur l'expression génique."

Des chercheurs français travailleront ici même à Prague, dans ce laboratoire?

"Dans un premier temps, nous avons prévu une série d'échanges sur des périodes qui peuvent aller jusqu'à plusieurs mois: deux Pragois à Toulouse et inversement deux chercheurs de Toulouse à Prague."

Est-ce que le projet est soutenu par un programme européen?

"Déjà, la création est appuyée par le ministère français des Affaires Etrangères, par la 3ème faculté de médecin à Prague, l'INSERM à Paris. Avec le docteur Stich, nous avons été sur plusieurs programmes européens déjà. Nous avons effectué trois programmes ensembles sur les recherches de l'obésité."

Auriez-vous une recommandation pour les Tchèques?

"Je n'ai pas de meilleures recommandations que celles que donnent les médecins tchèques sur le problème de l'obésité, qui est un problème extrêmement difficile. C'est à la fois une combinaison de prédispositions génétiques et de facteurs environnementaux, c'est-à-dire la nutrition et l'exercice physique. On pense que la prise en charge et le traitement du patient obèse est, et sera, une combinaison de différentes approches - nutritionnelle, sur l'exercice physique et puis une approche médicamenteuse qui sera plus appropriée que ce qu'elle est actuellement."