Relancer un débat sur les crimes du communisme ? Le Sénat est d'accord.

Les sénateurs se sont prononcés, mercredi, en faveur de la fondation de l'Institut tchèque de la Mémoire qui permettrait de faire la lumière sur les crimes du communisme. Toujours à propos de ce sujet sensible : ce même jour, la Chambre haute a soutenu la résolution du Conseil de l'Europe condamnant les violations massives des droits de l'homme par les régimes communistes.

Il s'agit déjà de la troisième initiative parlementaire de créer, à l'instar de la Slovaquie et des autres pays de l'ancien bloc soviétique, l'Institut tchèque de la Mémoire. Il compléterait, en quelque sorte, le travail de l'Office de l'enquête sur les crimes du communisme (abrégé en tchèque en l'UDV). Ce serait donc un institut indépendant, chargé d'examiner mieux les archives, de les numériser et de reconstituer, malgré la destruction de documents importants après 1989, l'action de la police secrète communiste. Il pourrait aussi dissiper le flou qui entoure, aujourd'hui encore, certains crimes communistes. « Le but n'est pas de compromettre des gens, mais de comprendre le mécanisme du pouvoir totalitaire en Tchécoslovaquie », explique dans la presse l'historien Radek Schovanek. L'Institut de la Mémoire aurait également une mission éducative et informative. Mais le projet de loi relatif à sa création ne sera soumis à la Chambre des députés qu'après les élections législatives de juin 2006.

A l'issue d'un débat houleux, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a condamné, mercredi, les crimes commis par les régimes communistes européens. Les sénateurs tchèques n'ont pas tardé à applaudir une telle démarche : ils l'ont soutenue presque à l'unanimité. La résolution n'a qu'une valeur symbolique, néanmoins, elle appelle les partis communistes et post-communistes à revoir leur passé et à se distancier des crimes perpétrés par les régimes totalitaires. Le Parti communiste tchèque, son aile conservatrice en particulier, reste opposé à cette initiative du Conseil de l'Europe. En revanche, les anti-communistes ont lancé, la semaine dernière, une pétition en faveur de la résolution, signée à ce jour par presque 3000 personnes.

Auteur: Magdalena Segertová
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