La cantatrice qui a des ancêtres tchèques, est venue déjà plusieurs fois à Prague, ville qui devient pour elle, sa seconde patrie. C'est ce qu'elle a dit, lors d'une conférence de presse où elle a parlé aussi du programme de son récital qu'elle a dédié à l'ancien Président tchèque, Vaclav Havel.
"C'est un grand honneur pour moi d'être ici et de chanter pour Vaclav Havel, a-t-elle dit, entre autres. J'ai beaucoup d'estime pour lui. Il est très populaire aux Etats-Unis. Je l'ai rencontré pour la première fois à la Maison blanche, lors d'un dîner officiel, où j'ai chanté l'air de la Lune de l'opéra Rusalka d'Antonin Dvorak. Et il faut dire que chaque fois, quand je parle de ce concert pragois, et je dis que c'est un concert pour Vaclav Havel, on est toujours étonné et on me dit que c'est merveilleux."
Vaclav Havel et Craig Stapleton au concert de Renée Fleming, photo: CTK
Vaclav Havel et son épouse ont assisté, du haut du balcon de la salle Smetana, à ce concert étonnant par la diversité des styles et la richesse du répertoire. Après la cantate de Mozart "Exultate, jubilate", la diva a chanté des lieders de Strauss, des airs de Dvorak, mais aussi des airs de grands opéras véristes de Puccini, Cilea et Catalani et une scène de l'opéra moderne "Un tramway nommé désir", écrit pour elle par le compositeur André Previn. Déjà dans Mozart, elle a fasciné le public par sa virtuosité, mais les fioritures de la célèbre cantate ont été couvertes en partie par l'Orchestre de la ville de Prague, trop grand et trop envahissant pour cette musique délicate. Par contre dans Strauss, dans Dvorak et dans les airs véristes la cantatrice a étalé devant un public en ébullition toutes les splendeurs de son art vocal - les aigus lumineux et moelleux, la facilité incroyable de l'émission, la finesse et la souplesse de la colorature et les pianissimi à couper le souffle. La salle, debout, a longtemps applaudi cette femme charmante et fragile qui possède une des plus grandes voix de notre temps. La soirée s'est terminée par une simple chanson populaire tchèque "O mon petit fils" que la diva a choisi spécialement pour Vaclav Havel.
