Retour sur Slavia - Arsenal avec ses acteurs
Avant le « derby » entre la République tchèque et la Slovaquie, qui se tiendra samedi soir prochain, à Prague, dans le cadre des éliminatoires au Championnat d’Europe 2008, un autre match de gala a tenu en haleine les amateurs tchèques de football la semaine dernière. Le Slavia Prague recevait, en effet, Arsenal à l’occasion de la 4e journée de la Ligue des champions. Après l’humiliation subie au match aller à Londres, où ils s’étaient inclinés 7-0, les Tchèques avaient à cœur de prouver devant leur public que leur participation à la plus prestigieuse des compétitions européennes de clubs n’avait rien d’usurpé. Et le Slavia a atteint son objectif en tenant en échec l’équipe d’Arsène Wenger (0-0). Les Gunners, privés de nombreux titulaires, ont, eux, obtenu ce qu’ils étaient venus chercher à Prague : le point du match nul et la qualification. Retour sur ce match avec les acteurs des deux camps.
« Je ne sais pas quelle impression cela pouvait donner depuis les tribunes, mais sur le terrain ils ont essayé de jouer. Mais on était bien en place et je pense que ça les a empêchés d’attaquer et de déployer leur jeu comme chez eux à l’aller, surtout qu’ils avaient beaucoup de jeunes joueurs. »
-Le match nul sur ce score de 0-0 est tout à fait logique, mais s’il y a quand même une équipe qui méritait de gagner ce soir, c’était plutôt le Slavia. Même si elles ont été rares, vous vous êtes procurés les meilleures occasions. Qu’a-t-il donc manqué pour marquer ce petit but qui aurait fait la différence ?
« On n’a pas eu de réelles occasions vraiment franches, à part un ou deux corners où ce n’est pas passé très loin. Mais eux aussi auraient pu marquer… non, je pense que le match nul est mérité. »-Vous avez désormais disputé quatre matches en Ligue des champions. Vous avez bien démarré en battant le Steaua à la maison, avant de subir deux lourdes défaites à Séville et à Arsenal. Aujourd’hui, c’était mieux. Quel bilan provisoire faites-vous donc ?
« Il y a du mieux. On commence à prendre un petit peu d’expérience même si on n’a pas encore joué tellement de matches. Maintenant, nous espérons faire un bon résultat à Bucarest pour assurer la qualification pour la coupe UEFA. Nous allons continuer sur notre lancée et donner le maximum. »
-Croyez-vous cependant encore pouvoir terminer à la deuxième place du groupe ?
« Tout va se décider avec le prochain match. Pour l’instant, on ne fait pas de calculs. On joue et on essaie de faire le mieux. Après, on verra en temps voulu. »Grâce à ce match nul, le Slavia Prague possède désormais quatre points d’avance sur le Steaua Bucarest et a conforté sa troisième place dams le groupe H, qualificative pour la coupe UEFA, et peut même continuer de rêver à la deuxième place qualificative, elle, pour les 8es de finale de la Ligue des champions. Pour Vladimir Smicer, il s’agissait là du point positif de la soirée :
« C’est une situation favorable pour nous avec quatre points d’avance sur le Steaua et deux matches à jouer. Notre objectif au départ était de terminer à la troisième place. Maintenant, on se déplace à Bucarest et si on arrive à faire un bon résultat contre le Steaua, alors on pourra peut-être penser à un petit miracle pour le dernier match chez nous contre Séville. Pour l’instant, nous sommes surtout contents d’avoir fait match nul ce soir. »
-Vous n’avez pas disputé le premier match contre Arsenal à Londres. Comment vos partenaires ont abordé ce match retour après avoir encaissé sept buts à l’aller ? Craignaient-ils qu’un scénario similaire se reproduise et quelles étaient les consignes au moment de rentrer sur le terrain ?
« D’abord, il fallait surtout oublier le premier match. Après, on savait qu’Arsenal allait jouer avec une équipe différente. On a senti qu’on avait peut-être une chance. Et puis on jouait devant nos supporters… Finalement, c’est un peu dommage car nous avons eu deux ou trois petites occasions et si nous avions gagné, cela aurait été encore plus intéressant. »
-Pensez-vous qu’Arsenal vous a quand même un peu facilité la tâche ? Sans chercher à minimiser la performance du Slavia, on a quand même l’impression qu’ils en ont un peu gardé sous la semelle. Ils étaient venus chercher le point du match nul qui leur manquait pour se qualifier. Ils l’ont obtenu et ce 0-0 est en somme une bonne chose pour les deux camps…
« Voilà, je pense que c’est parfaitement résumé. Arsenal savait qu’un nul le qualifiait, et c’est exactement comme ça que ça s’est terminé. »
Malgré une prestation qui ne restera pas dans les annales, c’est en effet la satisfaction qui régnait dans le camp d’Arsenal comme le confirmait son attaquant togolais Emmanuel Adebayor :« Je pense que c’est un match que nous avons rendu difficile nous-même. Mais l’essentiel était de ne pas perdre. On a fait le match qu’il fallait pour ça et on rentre à la maison avec un point et en ayant laissé beaucoup de joueurs au repos. On a fait avec les moyens du bord et c’est donc un bon résultat pour nous. »
-Qu’avez-vous pensé du Slavia par rapport à l’aller ?
« C’est sûr que c’était une équipe qui avait envie de prendre une revanche et qui a bien joué au ballon. Maintenant, il aurait peut-être fallu qu’on joue mieux certains coups, même si, encore une fois, nous ne sommes pas mécontents de ce point pris. »
-N’avez-vous pas quand même un peu sous-estimé cette équipe tchèque ?
« Non, non. Il y avait beaucoup d’absents de notre côté et c’était un combat avec le temps qu’il faisait (pluie battante et glaciale). C’est vrai qu’à l’aller, avec les sept buts, on leur avait montré qu’on était chez nous. Mais eux aussi jouaient devant leurs supporters qui les ont bien poussés ce soir. Et je pense qu’ils ont contents du résultat, comme nous. »Le capitaine français d’Arsenal, William Gallas, soulignait, lui aussi, la bonne tenue du Slavia et les progrès des Tchèques depuis le match aller :
« C’était une autre équipe, qui était bien en place. Je pense qu’ils ont dû le travailler à l’entraînement, car ce n’était pas évident pour nous, les défenseurs, de trouver nos milieux de terrain. Leur gros travail a bien payé. Ils nous ont posé des problèmes, nous ont empêchés de jouer et n’ont pas encaissé de but (Arsenal n’a pas marqué pour la première fois depuis le début de saison, ndlr). Je crois que vis-à-vis de leur public, ils se devaient de faire un gros match et c’est ce qu’ils ont fait. »
-Saviez-vous qu’il y avait un Français dans le camp d’en face ?« Oui, Tavares, un bon joueur. On ne le connaissait pas, même à l’aller on ne savait pas que c’était un Français. Ici, j’ai parlé un tout petit peu avec lui, c’est comme ça que j’ai su qu’il était Français. Il a fait un très beau match aujourd’hui. Déjà à l’aller aussi… Enfin, quand je dis un très beau match à l’aller, c’est-à-dire que techniquement, on a pu voir qu’il était là. Il a quand même ratissé pas mal de ballons et aujourd’hui encore. C’est bien. »
L’aventure du Slavia Prague et de son Français Mickaël Tavares en Ligue des champions se poursuivra le 27 novembre à Bucarest, contre le Steaua, puis le 12 décembre à Prague contre le FC Séville.