Rostislav Kunovsky expose ses toiles pour la première fois en Tchéquie

Rostislav Kunovsky, photo: www.kunovsky.com

La France et la région parisienne ont été les ports d'ancrage de nombreux émigrés tchèques, écrivains et artistes. Le peintre Rostislav Kunovsky en fait partie, en toute discrétion. Né en 1954, originaire de Gottwaldov - Zlin aujourd'hui - en Moravie, il vit depuis la fin des années soixante-dix en France. Ce lundi a été inaugurée sa toute première exposition en République tchèque. Avant le début de l'exposition, Radio Prague l'a rencontré, en pleins préparatifs, et lui a demandé quels matériaux il aimait utiliser pour ses grandes toiles carrées.

« Tout dépend des moments, des périodes, des sensations que j'ai. Parfois j'ai envie de travailler sur du papier, c'est-à-dire une surface lisse, fine. Mais ça dépend aussi si je travaille à la campagne, si je peins dehors, ou dans l'atelier, où il y a des fenêtres mais qui reste un espace fermé. Si je travaille dehors, je travaille sur la pelouse. Je travaille toujours par terre. A la campagne, je travaille même avec l'herbe, la pelouse. Les peintures je les laisse aussi sous la pluie. Ca fait des aquarelles ! »

Vous avez travaillé sur le thème du piano. Est-ce que vous avez été inspiré par de la musique que vous avez écouté et qui vous a plu ? Y a-t-il un compositeur qui vous a inspiré ?

« La musique a toujours été très présente dans la culture tchèque. J'ai fait de la musique enfant, comme tous les enfants. Cette sensibilité m'est toujours restée. Mes enfants eux-mêmes font de la musique. Les quatuors tchèques sont magnifiques. Et effectivement, le piano, c'est peut-être un peu un symbole de cela, mais pas uniquement. Les pianos sont arrivés après une autre série, celle des animaux sauvages : des loups, des cerfs, des sangliers... Je pense qu'il y a un lien avec le piano. »

En quoi ?

« En quoi ? J'avais invité un ami pianiste à une des mes expositions à Paris, je lui ai montré les pianos. Il m'a dit : 'Les pianos, ce sont des bestiaux'. Effectivement, dans mes peintures de piano, il y a quelque chose de cela, de cette animalité. Les chairs, les veines... Un peu de ces éléments sauvages... »

Quelles sont les toiles que vous avez choisies pour les Pragois, et pourquoi ces toiles en particulier ?

« Ce sont mes trois dernières séries : les livres, les pianos et des villes, qui sont une plongée dans la ville, par le haut. Les pianos, très certainement à cause de ce lien avec la culture musicale tchèque. Les livres, c'est plus lié à mon enfance parce que j'en ai passé une bonne partie chez les antiquaires. J'ai apporté avec moi plus que ce que je peux exposer, mais le choix se fera en fonction de l'espace et de sa configuration. Je vais voir comment ça marche ensemble. »

L'exposition se trouve à la mairie de la Vieille Ville, et se déroule jusqu'au 10 septembre. Retrouvez la suite de cet entretien dans notre prochaine rubrique culturelle.