Russie : « une menace pour l’Europe et la Tchéquie encore pendant des décennies »

Les événements aussi rocambolesques que dramatiques en Russie en fin de semaine ont incité le chef de la diplomatie tchèque à réunir une cellule de crise.

 Evgueni Prigojine | Photo: ČTK/AP/Uncredited

Jan Lipavský avait convoqué la réunion samedi à 18h suite à l’avancée du groupe Wagner en direction de Moscou. Mais son chef non étoilé au Michelin, Evgueni Prigojine, y a mis fin samedi soir après l'intervention du dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko, selon les informations plus ou moins fiables qui ont déferlé en ligne.

« Samedi soir, les événements semblaient beaucoup plus dramatiques qu'aujourd'hui, mais tout le monde s'accorde à dire que la situation est extrêmement volatile et que l'environnement sécuritaire peut se détériorer à tout moment », a déclaré dimanche soir Jan Lipavský.

La principale conclusion de la réunion de la cellule de crise, à laquelle participaient également des représentants du bureau présidentiel et des ministères de la défense et de l'intérieur, est qu'il n'y aura pas de réduction du personnel actuel de l'ambassade tchèque à Moscou.

Jan Lipavský | Photo: Hanna McKay,  ČTK/AP

« Tous les diplomates et le personnel vont bien et continuent de remplir leurs tâches », a déclaré le chef de la diplomatie. Prague ne prendra pas de mesures de sécurité supplémentaires. La « Maison tchèque » à Moscou est au cœur des tensions diplomatiques tchéco-russes depuis de longs mois, comme le sont les bâtiments servant aux rares diplomates russes qu’il reste à Prague après les expulsions nombreuses en 2021.

Au total, le ministère tchèque a connaissance d'une soixantaine de ressortissants tchèques présents sur le sol russe. Après que le palais de Czernin a mis en garde à plusieurs reprises contre les voyages en Russie samedi, le nombre de personnes enregistrées en Russie a chuté. Selon M. Lipavský, ces personnes auraient apparemment quitté le pays plus tôt. Pour les autres, il s'agit de « personnes qui ont volontairement décidé de rester sur place et qui savent dans quoi elles s'engagent », estime-t-il.

Vladimir Poutine | Photo: Pavel Bednyakov,  ČTK/AP

La Tchéquie est également informée de ce qui se passe à Moscou par les autres membres de l'UE et de l'OTAN, avec lesquels elle coordonne étroitement ses actions. Ce lundi,  le ministre tchèque doit discuter de la Russie et de son invasion de l'Ukraine avec ses homologues de l'UE à Luxembourg.

« Il est devenu évident que la Russie continuera à représenter une menace pour la sécurité de l'Europe et de la Tchéquie dans les années et les décennies à venir. C'est ainsi que nous l'abordons dans nos documents stratégiques », a déclaré le ministre tchèque, selon lequel « la lutte pour la succession de M. Poutine a commencé ».

« Il n'y a pas de démocratie en Russie. Les dirigeants sont susceptibles de changer par la force, nous ne pouvons pas nous attendre à beaucoup de calme », a conclu Jan Lipavský.

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