Santé : la Tchéquie au nombre des pays pour la prolongation accordée au glyphosate

Foto: Archivo de ČRo7

Les 28 Etats membres de l’Union européenne ont voté ce lundi en faveur de la prolongation pour cinq ans de l’autorisation du glyphosate, l’herbicide utilisé notamment dans le Roundup. La République tchèque figure au nombre des dix-huit pays s’étant prononcés pour cette prolongation. Le glyphosate est pourtant classé parmi les « cancérogènes probables » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) des Nations unies.

Photo illustrative : Štěpánka Budková,  Radio Prague Int.
Après deux ans de négociations, les Etats membres ont finalement accordé un sursis à cette substance très controversée, dont la Commission européenne ne reconnaît pas le danger, et privilégié les intérêts des industriels. La Tchéquie fait donc partie de ces pays, même si sa voix n’a pas été déterminante.

Prague a voté comme le Royaume-Uni, qui malgré le Brexit, a toujours le droit de se prononcer sur ce type de sujet, et surtout comme l’Allemagne, qui a changé de position au dernier moment, au grand dam des écologistes et du bon million de citoyens européens ayant signé une pétition pour interdire l’herbicide utilisé par la multinationale Monsanto, récemment rachetée par Bayer, un groupe qui est justement allemand.

Alors que dans des pays comme la France, la décision suscite un tollé, elle est passée relativement inaperçue dans les médias tchèques. Les organisations écologistes ont cependant fait connaître leur colère. "Personne ne peut dire avec la conscience tranquille que le glyphosate est sans danger. Mais pour certains, il représente des profits considérables. C'est selon moi la seule raison pour laquelle la voix de Monsanto et d'autres industriels a été beaucoup plus forte que celles de millions de citoyens européens, des scientifiques et des europarlementaires", a par exemple indiqué Jan Freidinger, de la branche tchèque de Greenpeace.

Vice-président du comité parlementaire en charge de l'environnement au Parlement européen, le député européen social-démocrate Pavel Poc a également regretté la position de la République tchèque.