Sciences : une campagne pour promouvoir les succès des chercheuses tchèques en 2020
La République tchèque, comme d'autres pays, célèbrera le 11 février prochain la Journée internationale des femmes et des filles de science instituée en 2015 par l'ONU. Pour promouvoir la carrière des femmes dans la science, le Centre national de contact – genre et science a lancé la campagne #ZenyVeVede / #WomenInScience. Elle incite à partager, sur les réseaux sociaux, les succès des chercheuses tchèques et étrangères qui ont marqué l’année 2020.
Parmi les chercheuses mises à l’honneur jusqu’au 11 février sur Facebook et Instagram notamment on trouve la virologue allemande Kathrin Jansen ou l’épidémiologiste chinoise Li Lanjuan, qui ont contribué à la lutte contre pandémie de coronavirus. Mais, comme l’explique Kristýna Veitová du Centre national de contact - genre et science, rattaché à l'Institut de sociologie de l'Académie des Sciences, la campagne veut surtout mettre en avant les succès des chercheuses tchèques :
« La première chercheuse que nous présentons dans le cadre de ce projet s’appelle Lucie Augustovičová. L’année dernière, elle a développé une méthode qui permettrait de refroidir les molécules à une température proche du zéro absolu, ce qui est la température la plus basse imaginable. Selon la communauté scientifique, cette méthode ouvre un nouveau domaine de recherche en physique. »
La biochimiste Hana Sedláčková qui prépare son doctorat à l’Université de Copenhague, est une autre personnalité qui s’est fait remarquer à l’international en 2020 :
« Les résultats de ses recherches ont été publiés dans le magazine Nature. Ses travaux portent sur le rôle des protéines MCM dans la réplication de l’ADN et pourraient aider à expliquer les origines de certains types de cancer. »
La campagne #WomenInScience vise à encourager les chercheuses en herbe et à motiver les jeunes filles qui rêvent d’une carrière scientifique. Car en République tchèque, les femmes restent sous-représentées dans le monde de la science, comme le confirme Kristýna Veitová :
« Aux sein des universités, le nombre de femmes scientifiques qui occupent des postes de chefs de travaux, d’assistants ou de maîtres-assistants est à peu près équivalent à celui des hommes, tandis que parmi les professeurs des universités, on ne trouve que 13% des femmes. Elles représentent seulement 27% du corps scientifique en République tchèque. C’est l’un des pires résultats dans l’Union européenne. Les statistiques démontrent que les jeunes chercheuses tchèques ont du mal à terminer leurs études doctorales ou postdoctorales. Elles sont nombreuses à fonder une famille à ce moment-là et il leur est difficile par la suite d’effectuer des stages à l’étranger tout en s’occupant de jeunes enfants. »
Marcela Linková, sociologue et directrice du Centre national de contact – genre et science, incite les chercheuses tchèques à partager leurs propres expériences sur les réseaux sociaux. Selon elle, le simple fait d’avoir pu continuer des recherches scientifiques pendant l’année pandémique 2020 est un succès.