Sécurité routière : la Tchéquie entend sanctionner le non-respect de la distance de sécurité

Selon les statistiques, le non-respect des distances de sécurité entre les véhicules est la cinquième cause d’accidents de la route en Tchéquie. Pour améliorer la situation, et alors qu’aucune sanction ne peut actuellement être infligée aux conducteurs pour ce motif, le ministère des Transports envisage de clarifier la règle dans le Code de la route afin de rendre les choses plus claires.

Depuis le début de l’année, le non-respect de la distance de sécurité a été à l’origine de quelque 2 500 accidents sur les routes en Tchéquie, un bilan sensiblement identique à celui de 2023. Le problème est que la loi tchèque, en l’état actuel des choses, ne définit pas précisément ce qu’est cette fameuse distance de sécurité.

Ce, contrairement à la France, par exemple, où la règle dite des deux secondes, soit l’intervalle de temps généralement considéré comme « suffisant » qu’un conducteur est tenu de maintenir entre son véhicule et celui qui le précède en toute circonstance et compte tenu de sa vitesse, est mentionnée dans la loi.

De ce fait, en Tchéquie, son non-respect, s’il est constaté, n’est pas considéré comme une infraction au Code de la route et ne peut être sanctionné que dans le cadre d’un accident de la circulation où il est clairement établi que cette faute a directement contribué à la collision entre les véhicules.

À une vitesse de 90 km/h, cet intervalle de deux secondes équivaut à une distance d’environ cinquante mètres. Dans de nombreux pays, et la Tchéquie ne fait donc pas exception à la régle, plusieurs études démontrent qu’une majorité des conducteurs, notamment sur l’autoroute, ne respectent pas cette recommandation et maintiennent un intervalle de sécurité avec les véhicules qui les précédent inférieur à deux secondes.

C’est la raison pour laquelle le gouvernement tchèque envisage d’instaurer deux nouveaux types d’infractions dans un proche avenir, comme l’a confirmé le ministre des Transports, Martin Kupka :

Martin Kupka | Photo: Khalil Baalbaki,  ČRo

« L’une plus clémente, avec une sanction plus légère pour le non-respect d’une distance équivalant à un intervalle de deux secondes, et une sanction plus sévère en cas d’infraction plus grave pour le non-respect d’une distance que je qualifierais ‘de crise’ qui équivaut à une seconde d’intervalle. »

Les différents pays voisins de la Tchéquie font déjà respecter la distance de sécurité par des contraventions. En Allemagne, où des contrôles à l’aide de radars et de caméras ont déjà été effectués sur les autoroutes, ou en Autriche, leur montant peut grimper jusqu’à 400 euros, tandis qu’en Slovaquie et Pologne, les conducteurs non respectueux de la règle s’exposent à des amendes pouvant aller de 50 à 115 euros.