Siège du projet Galileo à Prague : le contrat a été signé

Carlo des Dorides et Pavel Dobeš, photo: CTK

A partir de la rentrée 2012, le système de navigation européen par satellite Galileo sera géré depuis Prague. Le contrat d’accueil de l’Agence du système global de navigation par satellite (GNSS) a été signé, ce vendredi, dans la capitale tchèque, par son directeur exécutif, Carlo des Dorides, et le ministre tchèque des Transports, Pavel Dobeš. La signature du contrat s’est faite en marge d’une conférence internationale sur les applications du nouveau « GPS européen ».

Carlo des Dorides et Pavel Dobeš,  photo: CTK
La signature du contrat sur l’installation du siège administratif de l’agence du programme Galileo à Prague aura été précédée de cinq ans de négociations. Ainsi, environ 45 employés de l’agence quitteront son siège provisoire, à Bruxelles, pour s’installer avec leurs familles à Prague au cours de l’été prochain. Le siège de Galileo se trouvera dans les anciens locaux de l’Agence tchèque de consolidation, dans le quartier pragois de Holešovice. Le coût de ce déménagement est évalué à 3 millions d’euros. A l’heure actuelle, l’Agence du système global de navigation par satellite n’emploie que quatre Tchèques, mais leur nombre devrait augmenter. Le reste de l’équipe est internationale, mais, comme l’admet le directeur de l’agence, Carlo des Dorides, tous les employés ne sont pas motivés pour faire le déplacement à Prague. Le chargé gouvernemental du projet Galileo en République tchèque, Karel Dobeš, précise :

Karel Dobeš
« Pour les Italiens ou les Allemands, le déménagement à Prague ne présente aucun problème. C’est un peu plus difficile avec les Français et les Belges… Je pense que c’est dû à la différence de nos cultures. Nous avons bien fait, je pense, en invitant tous les employés à Prague, en leur montrant la ville et le bâtiment de l’agence. »

Ce système de navigation par satellite, mis au point par l’Europe, devrait fournir un positionnement précis et garantir tous les types d’applications civiles : systèmes de navigation pour les automobiles, les téléphones portables et les transports maritime, routier, ferroviaire et aérien. Galileo pourrait en outre servir à localiser des personnes recherchées ou malades, notamment des enfants et des personnes âgées. D’autres projets portent sur des hélicoptères sans équipage ou des tondeuses à gazon automatiques.

Longuement retardé, Galileo a enfin pris son envol en octobre dernier, avec le lancement des deux premiers satellites. Ces derniers devraient être dix-huit en 2014, l’année où « le GPS européen » devrait être mis à la disposition des automobilistes. Le système final sera bouclé en 2019, au plus tard, et devrait compter à terme trente satellites. Son coût total est estimé à 7 milliards d’euros. Censé concurrencer le GPS américain, Galileo a désormais d’autres rivaux, notamment les systèmes de navigation chinois et russe. Mais d’après Karel Dobeš, la concurrence représente plutôt un avantage pour les consommateurs :

« Du coup, il y aura, dans l’espace plus de satellites qui aideront les automobilistes à s’orienter. Les deux autres systèmes de navigation, GPS et GLONASS, sont compatibles avec Galileo. Par conséquent, dans les grandes villes, l’accessibilité du signal émis est encore meilleure. »

Carlo des Dorides
Le directeur de l’Agence du système global de navigation par satellite, Carlo des Dorides, explique, au micro d’Alexis Rosenzweig, quelle est l’importance du centre pragois de Galileo pour la République tchèque :

« Pour Prague, ce sera l’opportunité de contribuer au développement des projets de l’agence. Les entreprises et l’industrie de la région pragoise pourront certainement en profiter. »

Arrive-t-on, malgré les désaccords entre Etats membres, à respecter le calendrier pour Galileo ?

« Oui, je crois que le lancement des satellites effectué en octobre dernier à la base de Kourou, en Guyane, a été un premier pas très important. Aujourd’hui, nous pouvons annoncer qu’en effet, les dix-huit satellites de Galileo seront envoyés dans l’espace en 2014 – début 2015. »

C’est un bel exemple de ce que peut faire l’Union européenne quand ça marche ?

« Absolument. Je dis souvent que Galileo, c’est l’Europe, avec tous les problèmes, toutes les contradictions. L’Europe a besoin de ce système. »